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La suppression des droits de succession aux Etats-Unis, un défi majeur pour l'Europe
Publié dans WMC actualités le 28 - 08 - 2006

La proposition du président Bush de supprimer totalement les droits de succession aux Etats-Unis a des chances sérieuses d'être adoptée par le Congrès américain.
On imagine sans peine en ce cas les réactions des commentateurs français : «nouveau cadeau aux riches», «accroissement des inégalités aux Etats-Unis». En revanche, pour ceux qui suivent l'évolution de l'économie mondiale et la prospérité de chaque zone, cette décision sera un coup de maître historique.
Elle renforcera de manière décisive l'attractivité déjà forte des Etats-Unis comme lieu de résidence des investisseurs mondiaux, centre de création d'entreprises nouvelles, marché de l'art et du luxe, lieu de mécénat et de créativité dans un pays qui ignore évidemment l'impôt sur la fortune.
Cela confortera la position des entrepreneurs aux Etats-Unis et attirera dans ce pays, à titre de résidents permanents, les entrepreneurs asiatiques ou européens ayant réussi dans leur pays et qui paieront désormais aux Etats-Unis leurs impôts. Une telle évolution provoquera des flux de capitaux permanents considérables qui renforceront les places financières américaines, la balance des comptes et le dollar.
Cela n'est pas une vue de l'esprit mais une réalité tangible qui peut se concrétiser en quelques mois alors que ni l'Europe, ni la France, bloquées dans leurs débats internes ne sont préparées, intellectuellement ou législativement, à organiser leur riposte.
Une raison de cet état de fait tient à une réflexion du sénateur Lloyd Bentsen : «Les meilleurs Français ont une vision européenne, les meilleurs Américains ont une vision mondiale». Les Américains, pour des raisons stratégiques et de concurrence, sont plus sensibles que nous à la progression de l'Asie Chine, Inde, Corée et au retour du Japon. Ils savent mieux que nous que le mouvement de balancier, qui depuis deux siècles a donné à l'Europe un avantage décisif sur les autres continents, est en train de s'inverser. L'Occident n'a plus le monopole des deux avantages majeurs que sont la démocratie et l'économie de marché.
Trois milliards de consommateurs et de producteurs entrent avec enthousiasme et à marche forcée dans l'économie mondiale face à une Europe inquiète, plus soucieuse de défendre ses privilèges que de conquérir ces nouveaux mondes et incapable de s'organiser. Face à cette réalité inexorable, on ne peut réagir par des barrières ou la protection des droits acquis.
La seule défense, c'est l'attaque. C'est le repositionnement de nos économies sur les industries de l'intelligence, de la recherche, de la créativité, de la valeur ajoutée. Tel est le sens pour l'Europe du programme de Lisbonne qui a bien du mal à se mettre en place. Mais un tel programme, même adopté, n'a de sens que s'il est soutenu et mis en oeuvre par une classe d'entrepreneurs indépendants et disposant des moyens financiers nécessaires. Seuls ceux-ci, en effet, peuvent transformer les idées et les résultats des recherches en projets industriels capables de susciter les produits et services créateurs de valeur ajoutée et d'emplois.
Les Etats-Unis qui voient comme nous la montée en puissance de l'Asie dans les industries à haute valeur ajoutée ont compris l'ampleur et l'urgence de ce défi. Face à la dispersion des pays européens, ils ont l'avantage d'un centre de décision unique, soutenu par l'activité foisonnante et les propositions de think-tanks indépendants et audacieux.
S'ils adoptent la suppression des droits de succession, ils créeront pour les décideurs du monde entier -soucieux de transmettre aux générations futures le fruit de leur travail- un havre fiscal à la dimension non d'un canton suisse mais de la première puissance mondiale. À leurs descendants, mais aussi aux causes humanitaires, sociales et culturelles. Bill Gates et Warren Buffett, en donnant, de leur propre initiative, 68 milliards de dollars pour la lutte contre la maladie, essentiellement en Afrique, soit plus que le PNB du Maroc, pays déjà émergent, ne sont que deux exemples stupéfiants d'un flux de donations américaines de 250 milliards de dollars en 2005, l'équivalent des réserves en devises de toute la zone euro.
J'ai eu l'honneur, il y a quatorze ans, de créer la fonction, alors nouvelle, d'ambassadeur délégué aux investissements internationaux. Le problème aujourd'hui n'est plus seulement les investissements, mais aussi les investisseurs internationaux.
La France est un des pays les mieux placés au monde pour les recevoir par sa tradition d'accueil, par sa culture, par son histoire, par ses 30.000 châteaux et ses sites magnifiques. Perdre cette manne qui peut tomber du ciel et créer les richesses et les emplois dont nous avons besoin pour financer la nécessaire solidarité serait une erreur pour les intérêts du pays. Mais les comportements politiques sont profondément ancrés dans la mémoire collective des peuples. Interrogés sur leur réaction face à une personne qui a matériellement réussi, 80% des Américains répondent «devenir comme lui». «Devenir riche» fait partie du rêve américain.
En France, l'opinion majoritaire serait plus «faire payer les riches» que «devenir riche comme eux». Cette conception qui avait un certain sens dans des économies stables et fermées ne tient plus dans des économies ouvertes au monde. L'ISF n'exerce qu'un pouvoir de distribution minime entre riches et pauvres par rapport aux grands programmes sociaux et fiscaux (RMI, allocations chômage, santé ou famille).
La délocalisation fiscale des investisseurs français et étrangers pose, en revanche, un problème majeur à l'économie française sans commune mesure avec le produit payé par 400.000 individus.
La suppression des droits de succession aux Etats-Unis qui a le soutien de 70% de l'opinion publique américaine, si elle est adoptée, est un défi pour la prospérité de l'Europe, spécialement des pays qui cumulent impôt sur la fortune, taxation des plus-values et droits de succession.
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*Tribune de Jean-Daniel Tordjman, ancien ambassadeur délégué aux investissements internationaux, publiée dans le Figaro le 25 juillet 2006.
Source : http://www.contribuables.org
T.B.


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