Même s'ils investissent encore dans d'autres domaines, bon nombre de groupes mettent une grosse partie de leurs moyens dans l'immobilier. En dépit de la difficulté d'accéder à des statistiques fiables sur l'évolution de l'investissement, l'importance qu'a prise le thème de la relance de l'investissement dans le discours officiel atteste à elle seule de l'existence d'un problème dans ce domaine. Mais quoiqu'il en soit, le flux n'est pas tari puisque les groupes continuent à investir et certains se distinguent même par leur «activisme» dans ce domaine. C'est le cas notamment du groupe Mabrouk, qui, au cours des douze derniers mois, a énormément investi notamment pour créer le premier hypermarché «Géant», et devenir le premier actionnaire de la BIAT, à hauteur de 24% du capital. Autre grosse pointure, le Groupe Ulysse Trading & Industriel Companies (UTIC) de Taoufik Chaïbi a investi pour racheter Bonprix. D'autres encore (les groupes Alliance, de Tarek Chérif, Tanit, Mohsen Boujbel, Belhassen Gherab, Al Badr, Bayahi, etc. ont également investi dans une multitude de domaines (articles de bureau, commerce international, télécommunications, services pétroliers, agriculture, textile, huile d'olives, etc.). Mais certains parmi ces groupes et d'autres continuent d'avoir une prédilection particulière pour l'immobilier. Parmi les plus importants nouveaux opérateurs dans ce secteur, on compte les groupes Zouheir Bouchaala (construction métallique, bâtiment et commerce, textile et plastique), Karoui & Karoui (Nabil et Rachid Karoui, publicité), Sakhr El Materi, qui a créé quatre sociétés immobilières en près d'une année, l'homme d'affaires Saïd Néji (ancien patron des supermarchés «Touta» cédés en 2004 aux Mabrouk), l'architecte Amir Turki, le groupe «Les Orangers» (Abdelhamid Khechine, hôtellerie, articles sanitaires et porcelaine, emballage) qui, pour son premier investissement immobilier, a créé une société avec un capital de 2 millions de dinars. Parmi les acteurs déjà présents dans ce segment figurent les groupes Mohsen Boujebel (hôtellerie, agroalimentaire), Majed Mami (textile, plastique) et, surtout, «Alliance» (Tarek Chérif, industrie de l'électroménager, hôtellerie, agroalimentaire, agriculture). Déjà détenteurs de trois sociétés immobilières, ce groupe en a récemment créé une quatrième dotée d'un capital de près de 3,5 millions de dinars. L'industriel Abdelhamid Ben Abdallah, dont le groupe compte outre une majorité d'entreprises textiles, Lafayette Développement promoteur du Centre commercial Lafayette où Champion s'est installé, en a fait de même en rachetant récemment une société immobilière dotée d'un capital de 2,2 millions de dinars. Déjà actif dans cette branche, le groupe du Gabésien Néjib Marzougui (conserves, céréales, emballage, etc.) a renforcé son pôle immobilier par une deuxième société. Le groupe Mohsen Hachicha, jusqu'ici faiblement présent dans ce secteur, avec une seule société, vient de se doter d'une société d'achat, lotissement et vente de terrains, avec un capital de 4,5 millions de dinars. Le groupe Mabrouk se contente, lui, depuis quelques années, de renforcer leurs trois sociétés immobilières déjà existantes en augmentant régulièrement leur capital.