Le programme « Libérer l'esprit d'initiative » s'intéresse à la question suivante : comment les petites entreprises obtiennent-elles le soutien financier dont elles ont besoin pour naître et/ou pour croître? Les entrepreneurs de TPE (très petites entreprises)/PME expliquent régulièrement que leur plus gros problème consiste à trouver un financement et, en particulier, un financement par capitaux propres nécessaire à la naissance ou à l'expansion de leur entreprise. Même s'il n'est pas toujours facile à obtenir, le financement traditionnel (par emprunt) auprès des banques et d'autres établissements financiers est plus accessible que le financement par capitaux propres. Cette difficulté à trouver un financement par capitaux propres est tout particulièrement évidente dans les petites collectivités où l'infrastructure financière n'est pas aussi variée et étendue que dans les grandes villes. Quant aux experts financiers, ils expliquent qu'il existe dans les collectivités une masse de capital qui peut être investi dans les TPE/PME, mais que les entreprises à naître ou en croissance doivent présenter leurs projets de manière plus convaincante. En fait, elles doivent être prêtes à rencontrer des investisseurs. Services de facilitation de l'investissement Le cabinet de consultance Valoro a imaginé ce programme (*) destiné à créer un service de facilitation de l'investissement dans un certain nombre de collectivités partout en Tunisie. Il fournit aux organisateurs (généralement des chefs de file locaux qui souhaitent favoriser le développement des entreprises dans leur collectivité en facilitant l'investissement dans des entreprises naissantes ou en croissance) un plan de travail élémentaire afin de les aider durant l'étape difficile du démarrage. Ce plan de travail décrit également comment s'y prendre pour mettre sur pied, de la meilleure façon, un tel service de facilitation de l'investissement local s'adressant aux TPE/PME. Ce service innovant de facilitation conseillerait les entrepreneurs sur la préparation de leurs propositions d'investissement, repérerait des possibilités d'investissement et s'efforcerait d'apparier des entrepreneurs qualifiés, c'est-à-dire prêts à rencontrer des investisseurs, et désireux de prendre de l'expansion avec des sources de capital locales, régionales ou nationales. Dans ce schéma, le cabinet de consultance et les organismes idoines, publics comme privés, de développement régional procéderont à une sélection. Autrement dit, avec le concours d'un comité d'experts indépendants, ils évalueront les propositions d'investissement préparées par des organismes locaux intéressés et choisiront plusieurs collectivités qui bénéficieront d'un financement de démarrage pour y mettre sur pied un service de facilitation de l'investissement. Ce service utilisera diverses approches pour aider les entreprises, en constitution ou en croissance, à accéder plus facilement à un financement. Lesdits organismes locaux de facilitation de l'investissement deviendront les projets pilotes du programme Libérer l'esprit d'initiative dont la vocation est d'introduire de nouvelles méthodes afin de favoriser l'accès des très petites, petites et moyennes entreprises au financement par capitaux propres dans leur collectivité. Souplesse de mise en œuvre Une fois que les projets pilotes auront reçu l'aide financière des autorités publiques, les organisateurs seront libres de suivre leurs propositions d'investissement en fonction de la situation particulière de leur collectivité et selon ce qu'ils considéreront comme la meilleure solution. Ils rendront régulièrement des comptes aux pouvoirs publics (ministères concernés) en fournissant non seulement le détail de leurs dépenses, mais en expliquant minutieusement leurs efforts de marketing, d'encadrement et d'information. De fréquentes téléconférences et un échange de courriels entre les groupes permettront aux gestionnaires de tout le pays de partager leurs pratiques exemplaires et de se mettre mutuellement en garde contre les problèmes qu'ils rencontreraient. A l'occasion de conférences organisées de temps en temps, les gestionnaires analyseront leurs activités et entendront des exposés présentés par des universitaires, des entrepreneurs, des organismes de réglementation et des investisseurs sur les nouveautés en matière de financement par capitaux propres des TPE/PME. En conséquence, les autorités publiques auront la chance peu commune d'étudier l'évolution des activités liées à la promotion de l'investissement local et de tirer des conclusions quant à la meilleure façon de s'y prendre pour organiser un service de facilitation de l'investissement. Quelle est la place du service? Dans toute collectivité, le secteur financier se compose généralement de banques, d'un réseau d'intermédiaires tels que des comptables et des avocats, et de quelques organismes gouvernementaux. Si l'on crée un service de facilitation de l'investissement destiné aux TPE/PME, il est important de lui trouver une place dans cette structure. La bonne nouvelle est que les services de facilitation de l'investissement local comblent un créneau dans la chaîne de financement. Les entrepreneurs qui ont investi leur propre argent, et celui que leur ont prêté des parents et des amis, entre autres, ont besoin de capital à risque pour avoir droit au financement classique. C'est alors que le service de facilitation de l'investissement entre en jeu. La meilleure stratégie consiste à montrer aux organismes et institutions publics et privés existants en quoi le service de facilitation de l'investissement peut les compléter et à collaborer avec eux plutôt que de leur faire concurrence. Il y a deux raisons à cette stratégie. La première est pratique : les banques et les experts réputés dans la collectivité sont dans une position de force qu'il serait difficile de défier. En coopérant avec eux, le service de facilitation de l'investissement peut entrer en contact avec un réseau bien établi de clients et de personnes-ressources. La deuxième raison concerne l'objectif original du nouveau service de facilitation de l'investissement, qui est de stimuler l'investissement et la croissance. S'il est possible de l'atteindre en comblant des vides entre les services existants, c'est probablement le mieux. Le but visé est la croissance des entreprises, la création d'emplois et l'ouverture de débouchés économiques, et non pas d'enlever des clients à d'autres entreprises. (*)Dans le Programme Libérer l'esprit d'initiative, les questions suivantes sont examinées : • Comment déterminer si ce type de service convient à une collectivité? • Comment organiser un groupe afin de créer ce type de service? • Comment définir son mandat? • Comment trouver des appuis financiers?