L'étonnante absence de l'entreprise tunisienne ! Par Maryam OMAR
Porteur de tous les critères de l'industrie, le secteur des beaux arts génère des centaines de milliards de dollars dans le monde. Un énorme gâteau où nos entreprises n'ont pas la moindre miette comme si elles ne voyaient pas ces étudiants, ces amateurs et ces artistes qui se comptent par dizaines de millions et la tendance haussière est plus imprimée que jamais. Cette industrie n'est pas ésotérique, comme semble l'indiquer l'étrange renoncement des patrons tunisiens. Au contraire, elle obéit exactement aux mêmes critères que les autres : compétences, investissements, recherche & développement, marketing, distribution, innovation Une industrie qui travaille dans les supports spéciaux comme les papiers d'esquisse, de dessin, d'aquarelle, d'acrylique, les toiles pour la peinture Dans les médiums comme les crayons graphite, les crayons couleurs et aquarellables, les fusains, les craies, les pastels, les encres, les gouaches, les peintures acryliques et à l'huile Dans les outils comme les pinceaux, les couteaux, les gommes, les taille-crayons Dans les accessoires comme les chevalets, les godets, les porte-mines, les mannequins Dans la littérature spécialisée comme les manuels, les magazines, les catalogues, les référentiels, les brochures, les livres d'art D'énormes complexes industriels ont vu le jour, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis. Des noms que l'on rencontre partout dans le monde : Faber Castell, Bruynzeel, Conté, Talens, Cretacolor, Hoh-I-Noor, Caran d'Ache et qui sont devenus synonymes de qualité et de prestige. Mais ils ne sont plus les seuls D'autres ont franchi le pas et commencent à s'imposer. Les Japonais, bien sûr. Mais aussi les Chinois qui se trouvent partout et qui ne travaillent pas uniquement sur le bas de gamme car ils ont aussi leurs percées. Pour ne citer que l'une d'entre elles, savez-vous que leurs pinceaux aquarelle 'petits gris'' sont aujourd'hui le top mondial ? Des pinceaux que l'on trouve en Europe à partir de dix euros la pièce (pour un n°4) et le prix monte vertigineusement avec les grosseurs. La porte est largement ouverte et les investisseurs tunisiens n'ont qu'à s'informer pour s'en convaincre. A quand le premier business plan dans ce domaine ?