Décidément, cela ne finira jamais ! Après des députés, voici des décideurs du secteur privé qui reprennent, de manière incompréhensible, les lamentations à propos d'une baisse de 50 millimes sur les prix d'essence à la pompe ! L'argument est le même : Le prix du baril de pétrole brut est tombé en-dessous des 40 dollars US sur les marchés et, comme des hausses de prix à la pompe ont été décidés au moment où les prix du baril caracolait vers les 147 dollars, et il est donc logique de les baisser aujourd'hui. Tout ce joli monde cite en exemple la France où la baisse des prix a la pompe va jusqu'à 25% et le Maroc qui se propose de faire la même chose à partir du 2 janvier 2009. Il creuse encore plus l'argument en soulignant que le seuil de compensation de 68 dollars US est aujourd'hui largement dépassé et que garder les prix 'retire toute crédibilité a l'Administration et au ministère des Finances'', estimant que le Tunisien est en train de payer le prix de l'essence 2 fois son prix réel et que c'est un moyen de fiscalité indirecte, qui le pénalise lui et l'entreprise et patati et patata ! Une argumentation médiocre que nous aurions pu largement tolérer chez les gens qui ne savent pas grand-chose de la Tunisie de cette fin 2008 et de ce qui l'attend en 2009 mais qui nous semble difficile à avaler de la part de personnes qui sont censées voir et comprendre l'image globale. Tout a été dit à ce sujet et nous aurions espéré que l'on ne joue pas, justement en ce moment, la carte de l'aveuglement. Nous le rappelons à ces personnes : beaucoup se joue au cours des douze prochains mois et, pour rester dans la course, nous avons besoin de la moindre ressource financière essentiellement pour améliorer notre environnement des affaires et faciliter la vie à nos entreprises tout en séduisant les entreprises étrangères. Ces 50 millimes ne veulent pas dire grand-chose pour le particulier et même pour les entreprises (où il y a évidemment des unités à voir au cas par cas) mais ils se traduisent en centaines de millions de dinars pour l'Etat. Vous avez compris ?!