Sans aucune annonce préalable, les fameuses grues sont de retour à Tunis et environs. La mairie de Tunis a décidé, du jour au lendemain, de sévir de nouveau en faisant lever les voitures en stationnement interdit sur la voie publique. Nul ne pourrait contester ce point, surtout après la totale anarchie que nous observions depuis plusieurs mois. Une anarchie due à l'incivisme de certains automobilistes et il parait clair aujourd'hui que seule la rigidité a des chances de payer avec des gens qui refusent de respecter la loi. Seulement voilà, si le retour de la grue est à saluer puisqu'il va réduire, un tant soit peu, l'anarchie de certains automobilistes, il est bon aussi de rappeler que ce retour pourrait également signifier celui de l'arbitraire municipal. Par arbitraire, nous voulons dire l'application de deux poids deux mesures envers les gens. Faites le constat vous-même et vous allez constater que certains véhicules portant l'immatriculation de certaines administrations ou encore celle de certaines ambassades ne seront jamais levées bien qu'elles gênent la circulation.
Par arbitraire, nous voulons dire également que certains quartiers de Tunis méritent une urgence de l'intervention tels le centre ville (avenue Habib Bourguiba et rues avoisinantes) ou encore celui de Lafayette (tout le long de l'avenue de la Liberté, de la rue de Palestine et des rues avoisinantes).
Au lieu de quoi, les grues de Tunis délaissent ces quartiers pour aller chercher des voitures en stationnement interdit dans des zones où elles ne gênent même pas la circulation ! Exemple : le parc du Belvédère (nous disons bien le parc et non le quartier) où la grue s'est amusée cette semaine à lever les voitures de pères de familles qui ignoraient même le retour de l'application de cette loi. Si ces pères de familles sont indéfendables (après tout ils étaient en infraction, même s'ils ne gênaient pas autrui), il serait quand même souhaitable que la police municipale n'oublie pas sa vocation : servir les riverains et non de les attendre au tournant ! Et pour nous servir, il vaudrait mieux par commencer par le plus urgent et dégager les rues qui étouffent à cause du stationnement anarchique ! R.B.H.