Un document publié récemment par la Conférence des Nations unies pour la coopération économique et le développement (CNUCED), indique que, 'grâce aux réformes structurelles entreprises depuis les années 1990, le Maroc a su attirer d'importants flux d'investissements étrangers directs (IED)''. Ce qui lui permet de se placer, en 2005, comme premier pays hôte d'IED au Maghreb et quatrième en Afrique, avec un flux brut de 2,9 milliards de dollars. De ce fait, les experts de la CNUCED, et en tenant compte du potentiel d'investissement de ce pays, préconisent la modernisation du cadre réglementaire, la création d'une agence de promotion de l'investissement et soulignent combien il est important d'attirer les investissements dans la Recherche&Développement (R&D). L'intérêt des investisseurs étrangers pour le Maroc est dû au fait que le pays dispose de nombreux atouts : une position stratégique, une certaine stabilité macroéconomique, la disponibilité d'une main-d'uvre qualifiée, mais aussi une bonne intégration dans l'économie mondiale. Au final, l'adoption d'une charte de l'investissement et d'un programme de privatisation de l'économie marocaine, engagé dès 1989, ont eu une incidence positive sur le cadre général des affaires. Cependant, pour les experts de la CNUCED, les bons résultats enregistrés par le pays au cours des dernières années en termes d'IDE s'expliqueraient surtout 'par le succès du programme des privatisations et par la mise à niveau du cadre de l'investissement dans les années 1990. D'où la nécessité de poursuivre les efforts déployés afin notamment d'améliorer la perception que les opérateurs privés ont du climat des affaires au Maroc''. Dans ce cas, la CNUCED fait trois recommandations prioritaires à l'intention des autorités chérifiennes, lesquelles devraient être inscrites dans le plan de développement du gouvernement marocain : - une modernisation du cadre réglementaire, à travers l'élaboration d'un code de l'investissement afin de consolider les textes relatifs au régime général et de clarifier, voire simplifier, les procédures d'investissement ; ce code doit définir le rôle des institutions en charge de l'investissement, mais l'organisation onusienne souligne déjà la nécessité de garantir l'application effective des règles existantes ; - la création d'une agence nationale de promotion des investissements afin de mieux cibler les investissements, de sorte qu'ils soient canalisés vers les secteurs identifiés par la stratégie industrielle du gouvernement marocain, plus connue sous le nom de 'Plan Emergence'' ; il s'agit également de pérenniser les IDE afin qu'ils aient des retombées positives sur la croissance économique et sur la création d'emploi ; - le renforcement du système national d'innovation pour attirer des investissements technologiques à plus forte valeur ajoutée. La CNUCED suggère la création d'une unité spécifique, dédiée à l'innovation, au sein de la future agence de promotion, l'établissement par le gouvernement et les sociétés transnationales de centres de formation conjoints et le renforcement des incitations fiscales au profit des entreprises effectuant des activités de R&D. Investissements effectués au Maroc par pays d'origine entre 1997-2004
Source: Données statistiques de la CNUCED pour la période 1997-2004 Le graphique ci-dessous montre, à l'instar des autres pays du Maghreb, que l'Europe demeure la première source d'investissements étrangers au Maroc, avec une part, pour la période 1997-2004, qui s'élève à 90% : la France, avec 42%, reste le premier investisseur au Maroc ; elle est suivie de l'Espagne, de la Suisse et du Portugal. Ceci étant, ces chiffres doivent être relativisés du fait plusieurs entreprises françaises et espagnoles ont participé de manière active dans les opérations de privatisation engagées par le Royaume marocain, lesquelles opérations de privatisation représentent pas moins de 80% des IDE entrants sur la période 2000-2005. C'est le secteur des télécommunications qui a le plus intéressé les Français, alors que les investissements espagnols sont allés vers secteur industriel (industrie du tabac, télécommunications) et le secteur touristique (Source : www.unctad.org/press)