L'article sur les nouveaux quartiers upper middle classes du Grand Tunis est bien construit. Il est écrit avec une optique générationnelle qui contrasse avec une réalité que connaît la jeunesse de ses "beaux" quartiers. Les jeunes, voire adolescents, de ces agglomérations urbaines sont très numérisés, ont une consommation de la "culture" individualisée. Le nombre de disques DVD qui circulent et de films visionnés par ces jeunes est largement supérieur à ce que nous, génération de la quarantaine, avons regardé dans les salles Africa, Colisée et autres ABC, Mondial, ... Internet les font accéder à la culture mondiale de leur âge sans qu'ils soient, comme nous l'étions, piégés par la lucarne culturelle française (ceux qui ont la quarantaine connaissent la bibliothèque Charles de Gaulles pour les livres et Rock Radio week-end de Heikel sur RTCI pour la musique). Aujourd'hui ces jeunes lisent peut-être moins, mais sont totalement en phase avec la culture de leur temps, la culture mondialisée, que nous autres quadras sommes incapables de juger, elle nous est étrangère quelque peu. La généralisation un peu caricaturale faite par RBH cache le fait une fille d'Ennasr, une collégienne a déjà écrit un roman qui a été publié ! Je rappelle une autre réalité du terrain : Harry Potter est très lu à Ennasr. L'aménageur public en mettant à disposition du grand public le Complexe de Menzah 6 (sport, art, culture) considère a priori qu'il a rempli son contrat vis-à-vis de ce besoin d'enrichissement culturel, intellectuel et physique. Que faire de nous autres quadras (génération Rai Uno et boums du début des années 80) ? A mon sens et pour contribuer à ce débat qui mérite approfondissement, il est de notre ressort de nous prendre en main, de créer des clubs thématiques avec des rendez-vous récurrents : art plastique, musique, lecture, cinéma (les 7 samouraï et autres chefs d'uvre de type Godard à discuter ensemble dans un cadre à structurer par nous autres quadras), sport ... C'est à nous de se liguer contre la médiocrité véhiculée par la culture de la chicha, salon de thé bidon et des Hammer (kothr el hammer i bekki !). A nous de nous pondre en main pour créer le Cercle des poètes disparus ! Estivalement votre, Hassen Zargouni