Au cours de l'année 2003, la bourse a certes fait des envolées et tout le monde s'en réjouit. Les spécialistes ne le cachent cependant pas. Ce ne sont la que des corrections. Ce qui est plus important, c'est que derrière la reprise, il y a une anticipation dont le moteur est une reprise de confiance. Derrière tout cela aussi, il y a ceux qui y ont cru plus que d'autres et qui ont bougé plus que d'autres ! S'il y a un qualificatif à donner à cette année boursière 2003, se serait certainement « l'année des corrections ». La hausse des indices Tunindex (+11,32%) et BVM (+20,06), malgré la baisse de 10% du volume des transactions et l'absence de nouvelles introductions. Le dernier conseil d'administration de la BVMT a expliqué cette tendance haussière par l'amélioration de la conjoncture économique nationale et surtout par « la correction normale et anticipée des cours comme conséquence des baisses importantes constatées en 2001 et 2002 », des corrections qui se sont faites en dépit de la baisse, presque généralisée, des résultats des sociétés cotées. Tous les analystes semblent s'être donnés le mot pour répéter les mêmes explications. Tunisie Valeurs « l'impact de la bonne saison agricole sur la consommation, la balance commerciale et l'investissement. Mais aussi la bonne saison touristique, le taux de croissance et la baisse des taux directeurs de la BCT ». Et Axis de conclure que « Jamais sans doute, autant de bonnes conditions n'ont été réunies en faveur du marché financier. La reprise du marché en 2003 indique que les investisseurs sont sensibles à ce contexte et anticipent non pas les résultats 2003 qui seront probablement décevants, mais bien les résultats 2004, qui profiteront de l'amélioration de la conjoncture et de la consolidation de la croissance ». Et Tunisie Valeurs d'ajouter, en expliquant aussi ces hausses par la rationalisation des réactions de l'investisseur et de son comportement anticipatif, que « le sentiment général des opérateurs est que le creux de la vague est désormais derrière nous. Les anticipations des investisseurs sont désormais tournés vers 2004, qui devrait marquer le retour à la croissance des bénéfices pour la plupart des cotées ». Réalité ou anticipation des vraies causes de cette simple hausse des indices ? Wait and see !! En attendant, le volume des transactions de cette année 2003 sur la cote électronique, la plus importante des compartiments de la bourse de Tunis, a diminué de 24,2% en volume de titres traités et de 31,3% en volume de capitaux. Ces baisses, faut-il le rappeler, avaient été précédées par d'autres en 2002, par rapport à l'exercice 2001.
En effet, en nombre de titres, la baisse de 2002 était de 30%. En millions de dinars, la capitalisation baissait de plus d'un demi millions MDT en 2001, année elle-même en baisse par rapport à 2000. Le nombre des cotées en bourse a vu, quant à lui, le départ de Batam alors que deux autres devraient être radiées, à leur demande, en 2004. Un bon cru donc cette année 2003. Palmarès des valeurs Une tentative de classement des 46 valeurs de la cote, par capitalisation placerait la banque du Sud, pourtant annoncée à la privatisation, à la première place. Elle ne représente pourtant pas l'un des meilleurs rendements de la côte. Viennent ensuite la SFBT et la banque de Tunisie. Le classement par rendement met en première place Tunisie Lait dont le cours passe, en un temps record et un peu avant l'annonce officielle de sa privatisation, de 4,5 DT à 14,2 DT. Son rendement a ainsi été de 171,2% en 95 opérations d'échange pour 15 951 titres, probablement le record absolu de tous les temps à la bourse de Tunis. Les deuxième et troisième place en rendement global, sont occupées par la Sotetel avec un taux de rendement de plus de 60% et par Tunisair dont le cours a repris du poil de la bête au cours de l'année 2003. Question rendement toujours, mais au palmarès des plus mauvais rendements, on notera que la Stil (-39%) tient le haut de l'affiche, suivie de près par Général Leasing (-37,6%) et par Amen Lease (-29,5%). Les meilleures rotations ont été celles de la Sotetel, la SFBT et de la Sotrapil. Du côté des plus mauvaises, où les valeurs qui ont connu les taux de rotations les plus faibles, la palme appartient à La Carte (4 échanges en une années pour 84 titres et des capitaux de pas plus de 1,3 millier de dinars), vite suivie de Palm Beach (8 échanges pour moins de 2 000 titres et un peu plus de 9 mille DT). Palmarès des intermédiaires Dans cette revue des différentes faces des résultats de la bourse, pour l'année 2003, nous évoquerons aussi les performances des principaux opérateurs sur ce marché, que sont les intermédiaires boursiers. Ils sont 24 à opérer sur les différents systèmes de cotation. Leur participation à cette action de correction, s'est bien sûr faite à différents degrés.
A l'achat et en nombre de transactions, c'est MAC Sa qui monopolise la première place avec 9 793 opérations représentant un volume de 36,097 MDT en capitaux traités. La seconde place revient à Tunisie Valeurs qui totalise le montant de 27,731 MDT, loin devant SBT qui n'a fait que 23,745 MDT à l'achat. Cofib Capital Finances vient en 4ème position avec un volume de transaction de plus de 14,3 MDT. En gros, on pourrait remarquer que les trois ont acheté plus qu'ils n'ont vendu, ce qui irait dans le sens de la confirmation des analyses qui ont évoqué les anticipations des investisseurs sur les résultats de 2004. TSI, filiale de la banque Stusid, semble être l'intermédiaire « le plus frileux » car il est celui qui a acheté le moins (536 mille DT), contre un volume de vente de plus de 1,139 MDT, suivi de Best Invest (1,675 MDT à l'achat, contre 1,7 MDT à la vente) et de la CGI (1,887 MDT à l'achat contre plus de 3,4 MDT à la vente). A la vente, c'est SBT qui se replace « premier de la classe » avec un volume de 29,260 MDT pour 2 815 transactions, loin devant MAC Sa (22,953 MDT pour 7951 transactions) et Tunisie Valeurs (21,486 MDT pour 9 877 transactions). Et là aussi, Cofib se classe en quatrième position avec plus de 19,8 MDT en volume de transactions.