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Tunisie : Les campagnes ponctuelles de sensibilisation sur l'économie d'énergie sont inefficaces
Publié dans WMC actualités le 11 - 06 - 2018

Le pic de la consommation d'électricité pourrait atteindre 4.200 mégawatts (MW) cet été en Tunisie, autrement dit en hausse de 175 MW par rapport à celui enregistré au cours de la saison estivale 2017 (4.025 MW). C'est là, la capacité de 42 centrales électriques de 100 MW, chacune.
Un bon programme d'information et de sensibilisation ciblant les ménages, sur les éco-gestes et les meilleurs usages des appareils électroménagers et surtout de la climatisation (près de 50% de la consommation domestique d'énergie), mérite d'être lancé à plus large échelle par l'ANME, la STEG et tous les acteurs concernés. Il aurait dû même être lancé depuis des mois.
Les acteurs de l'énergie en Tunisie, dont la communication doit faire l'objet d'une réflexion approfondie, devraient penser, désormais, à inscrire leur action de sensibilisation dans la durée, pour remporter l'adhésion des consommateurs, quelle que soit leur nature.
"Ils doivent surtout promouvoir une information en phase avec l'amélioration du niveau de vie des citoyens, les progrès technologiques, les enjeux environnementaux et énergétiques, mais aussi conjoncturels et économiques", estime Souad Abrougui, présidente de l'association "Qualité ENR", citée par l'agence TAP.
Etudier le comportement du consommateur
L'ANME (Agence nationale de maîtrise de l'énergie), dont la sensibilisation à l'économie d'énergie est l'une des premières tâches, gagnerait à lancer une étude sur les économies potentielles qui déboucheraient sur le changement de comportement des ménages tunisiens, et aussi des grands consommateurs d'énergie. Ça pourrait aider à comprendre la façon avec laquelle ils utilisent les appareils électroménagers et les technologies associées; quelles sont leurs habitudes, leurs attitudes, leurs compréhensions générales de la rationalisation de l'énergie, etc.
Sur la base des résultats de cette étude, une stratégie pourrait être élaborée pour tirer le meilleur profit des technologies, de façon à éviter le gaspillage d'énergie. Elle peut donner lieu à des programmes, mesures ou projets à adopter par les conseils des collectivités locales, fraîchement élus.
Persévérer pour changer les habitudes de consommation
Les Tunisiens (particuliers et personnes morales) doivent être sensibilisés et convaincus, non pas occasionnellement, mais continuellement, de la rationalisation de la consommation d'énergie, insiste Abrougui.
"Ils doivent être conscients de la nécessité d'adopter un comportement responsable et éco-énergétique, pour faire perdurer leur confort. Un confort qui risque d'être perturbé par des incidents (coupures d'électricité, black-out…), à cause des excès de consommation et de l'insécurité et de l'instabilité de l'approvisionnement en énergie à l'échelle internationale".
"Il faut décentraliser la communication et traiter avec les municipalités et impliquer davantage les régions dans la sensibilisation à l'économie d'énergie. Une approche de vulgarisation simple et claire sur les risques du gaspillage et le fardeau que représente l'énergie sur la finance publique est fortement recommandée", préconise Abrougui, convaincue que la société civile doit être impliquée davantage, parce qu'elle est plus proche du consommateur.
Le montant de la subvention des hydrocarbures coûtera à la Tunisie, cette année, 3 milliards de dinars, contre 1,5 milliard, prévu dans le budget de 2018. A cet effet, l'adoption d'un mode de vie plus écoénergétique peut entraîner d'importantes économies d'énergie. Une heure de privation d'électricité pourrait faire économiser jusqu'à 850 mégawatts/heure, soit la consommation annuelle en électricité de 4.000 foyers (chiffres de la "Earth Hour" de 2013).
"Rationaliser les habitudes de se ventiler, se chauffer, se laver, s'éclairer, cuisiner, nettoyer et se divertir, pourrait être d'un grand apport pour soi et aussi, pour la communauté. Ceci pourrait se faire avant le déploiement, qu'on espère massif, des énergies renouvelables, en particulier, l'énergie solaire", souligne la présidente de l'Association "Qualité ENR".
Les campagnes occasionnelles n'induisent pas le changement souhaité
Sonia, une fonctionnaire qui se qualifie comme étant une "consommatrice avisée", a apprécié les "étiquettes énergie", adoptées par l'ANME, pour les climatiseurs et les réfrigérateurs.
"A l'achat d'un climatiseur classé 1 ou 2, le prix est parfois plus cher qu'un autre appareil moins bien classé, mais la différence de prix est rapidement compensée par les économies réalisées en électricité tout au long de l'utilisation de cet appareil. Dans le cas où le consommateur achète un climatiseur de classe 4, au lieu d'un climatiseur de classe 8, il peut réaliser des économies de 28%, dans sa consommation d'électricité".
Cependant, "depuis quelques temps, ces étiquettes ne sont pas très visibles, sauf sur les climatiseurs d'une seule marque", affirme Sonia, qui cherche, depuis des semaines, un climatiseur adapté à l'architecture de son salon décloisonné de 70 mètres carrés. "L'été s'annonce plus chaud que la normale. Il faut s'y préparer, dit-elle. Pour ventiler l'espace ouvert de mon salon, je dois installer un climatiseur puissant, donc, la question d'économies d'énergie vient forcément en deuxième position dans l'ordre de mes préoccupations".
L'"étiquette énergie" a été presque la plus efficace parmi les supports de sensibilisation lancés par l'ANME, estime la jeune femme. Elle regrette que les autres campagnes de sensibilisation aient été peu efficaces parce conçues de façon conjoncturelle.
Des apprentissages de choc pour sensibiliser le consommateur
Rim, quant à elle, estime que pour sensibiliser à l'économie d'énergie ou à la rationalisation de la consommation de l'eau, il faut des apprentissages de choc. Elle croit que le consommateur ne peut sentir la gravité de la situation que quand il "se réveille, un jour d'été, avec un robinet sans eau ou se retrouve longtemps privé d'électricité. Nous avons déjà vécu 3 jours sans eau, à cause d'une coupure dans la distribution… c'était infernal", dit-elle.
"Pourquoi ne pas diffuser des spots à la télé quand l'audimat est au summum, au mois de ramadan? Des spots sur l'économie d'énergie et les bonnes pratiques de consommation pour les appareils électroménagers, les climatiseurs et les téléviseurs vendus dans les grands espaces seraient aussi plus efficaces".
Loin de ce débat de personnes avisées, Arbia, une femme au foyer qui ne se passe pas de son lave-linge pourtant glouton en eau et en électricité, ne sait rien de l'ANME, ni de ses campagnes de maîtrise de l'énergie.
Elle ne connaît que le montant de la facture de sa propre consommation d'énergie. Elle continue d'utiliser le lave-linge, mais n'aura jamais l'idée de consulter le site de l'ANME pour savoir qu'il est préférable de régler sa machine à une température de 40°, au lieu de 60° pour réaliser jusqu'à 25% d'économie d'énergie.
"J'ai entendu parler de ce sujet à la radio, une seule fois. La deuxième fois c'était à l'hôpital, où ils parlaient des risques des produits congelés", indique Arbia, perplexe.
L'ANME a bien fait de lancer son spot "Minute Energie" sur une radio privée qui vient en troisième position en matière d'audimat avec 493.000 et 400.000 auditeurs, selon Sygma Conseil. Mais combien de femmes au foyer écoutent la radio, dans cette ère du numérique et des réseaux sociaux?
Pareillement, Samia, fonctionnaire dans une entreprise publique, n'a jamais pensé de ne faire tourner son lave-linge, que complètement chargé ou d'utiliser la touche "éco", en cas de chargement partiel.
Ces précieuses consignes se trouvent, pourtant, mentionnées sur le site de l'ANME, mais "ce n'est pas accessible à tout le monde", regrette Samia.
Faire évoluer les méthodes pour atteindre l'efficacité énergétique
L'efficacité énergétique représente à elle seule plus de 50% des objectifs climatiques de la Tunisie et environ 40% du besoin en financement. Le pays dispose, en effet, d'une reconnaissance internationale pour ses efforts dans ce domaine.
Dans son rapport de 2017, la Banque mondiale a classé la Tunisie 18ème sur 111 pays en matière d'efficacité énergétique.
Certes, cette reconnaissance internationale est le résultat des efforts déployés dans ce domaine. Mais, la Tunisie pourrait faire mieux, dans l'avenir, à travers des programmes beaucoup plus décentralisés et impliquant davantage les communautés locales.
"Il faut changer de méthodes et de messages", insiste Souad Abrougui, expliquant que si les acteurs de l'énergie en Tunisie veulent que les citoyens adoptent les bons comportements éco-responsables, il faut qu'ils prennent en considération, dans leur stratégie de communication, les attitudes des citoyens et le progrès technologique, afin d'assurer toutes les chances de réussite aux actions ciblant l'économie d'énergie.


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