Une enquête réalisée récemment par la Chambre tuniso-allemande d'industrie et de commerce (CTAIC) auprès des entreprises exportatrices allemandes en Tunisie a montré que le site Tunisie garde encore ses chances pour attirer les investissements allemands et garder ceux qui y sont déjà installés. En 2007, 16 nouvelles entreprises ont été créées d'un montant global de 8,7 MDT ainsi que 18 extensions d'entreprises existantes d'un volume global de 31,8 MDT. On signale même que trois grandes entreprises se sont implantées à Béja, au Kef et à Siliana. Celle de Béja a déjà démarré ses activités. Il est prévu qu'elle pourvoie 7 à 8 mille emplois, compte 1500 actuellement.
En fait, l'enquête a été réalisée en avril 2008 auprès de 104 entreprises exportatrices allemandes à capital ou à participation de capital allemand- qui représentent plus de 70% du total (256 entreprises actuellement). Plus de la moitié affirme que l'évolution des affaires durant l'année précédente est bonne alors qu'elle est satisfaisante pour 36%.
Ce sont les secteurs textile et électrotechnique qui affichent les meilleurs résultats (bon et satisfaisant) avec respectivement 85% et 88%. Au niveau de l'exportation, une hausse des chiffres a été enregistrée pour 69% d'entre elles.
Pour ce qui est de l'effectif recruté courant 2007, 63% des entreprises interrogées ont indiqué avoir embauché du personnel supplémentaire par rapport à 42% en 2005.
Toutefois, plusieurs lacunes continuent encore à constituer des obstacles pour ces entreprises. En haut de la liste (53%), la réglementation excessive et la rigidité de l'administration, classée en tant qu'inconvénients comparatifs de la Tunisie en tant que site de production. Cette lacune paraît encore plus accentuée «au niveau des régions où on constate une difficulté de communication avec les institutions publiques», a affirmé Mme Dagamar Spantzel, Directrice Générale de l'AHK. Vient ensuite le manque de personnel qualifié (34%) et la faible productivité des salariés (33%).
L'enquête a rapporté, aussi, les difficultés spécifiques que les entreprises persistent encore à y faire face. En premier lieu, plus de la moitié d'entre elles ont contesté les coûts de transports élevés dans la région méditerranéenne. «Envoyer la marchandise de la Malaisie à l'Allemagne coûte moins cher que de l'envoyer à partir de la Tunisie», s'est exclamé Mme Spantzel.
Ainsi, M. Ferdinand Terburg, président de l'AHK, a indiqué que le transport aérien serait une solution souhaitable. « Le problème est qu'il ne peut actuellement être exploité en Tunisie parce que les compagnies aériennes ne s'y intéressent pas faute d'une forte demande», a-t-il souligné. Comme facteur interne à la Tunisie, classé en tant que difficulté particulière, il s'agit des difficultés administratives et des démarches en vue de l'obtention d'une autorisation qui sont réclamés par 41% des entreprises interrogées. Ce qui pourrait constituer une entrave pour la réactivité de l'entreprise.
En outre, les principales suggestions rapportées par le rapport d'enquête sont l'amélioration des infrastructures routières et des télécommunications, le raccourcissement des délais de transport, l'introduction de périodes de formation pratique pour compléter la formation théorique, etc.
Pour 2008, la tendance est à l'optimisme. 62% des entreprises s'attendent à une augmentation du chiffre d'affaire à l'export et 43% s'attendent à une augmentation du personnel. M.O.