En organisant un forum, le 9 juillet 2008 à la Maison de l'exportateur (CEPEX), sur le thème de «l'accès au marché européen et les circuits de distribution», M. Hichem Elloumi, président de la Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique, entendait évoquer l'harmonisation des normes tunisiennes avec celles en vigueur dans les pays du Nord, la problématique de la distribution dans la branche de l'électroménager et l'appui aux entreprises tunisiennes, dans le domaine de l'évaluation de la conformité, pour pénétrer la zone euro conformément au marquage CE, un label permettant la libre circulation de la marchandise des deux côtés de la Méditerranée. L'heure est à la compétitivité
Dans son intervention, M. Abdelaziz Rassaa, secrétaire d'Etat chargé de l'Energie Renouvelable et de l'Agroalimentaire, a loué le dynamisme des professionnels du secteur dont 60% de la production sont voués, dit-il, à l'exportation, représentant ainsi 2,2% du PIB national. «Il faut continuellement explorer les moyens de conforter la compétitivité de nos opérateurs économiques, de réussir l'intégration, grâce à une solide culture de la qualité, dans l'espace économique européen et de s'adapter à l'exigence de l'économie d'énergie dans la production», insiste l'invité du séminaire qui a mis l'accent, dans sa conclusion, sur la volonté de l'Etat de coopérer avec les instances de l'U.T.I.C.A pour la mise à jour de certains décrets relatifs à l'organisation du secteur de l'électroménager, de procéder à la mise à niveau des détaillants et de veiller à l'application des règles du cahier des charges.
Les industriels tunisiens affiliés à la FEDELEC sont donc appelés, pour faire face à un contexte concurrentiel accru, à révolutionner les infrastructures techniques (normalisation, accréditation, certification, laboratoire d'essais et d'étalonnage, inspection), de tirer profit des structures en charge de la métrologie légale et industrielle tout en intégrant, dans les stratégies commerciales, les notes des autorités de surveillance du marché.
«Les secteurs des industries électriques, mécaniques et produits de construction sont à l'avant-garde d'un plan d'action, élaboré en juillet 2008 lors de la conférence euro-méditerranéenne des ministres chargés du Commerce, pour l'obtention du marquage CE dont l'attestation est synonyme d'ouverture du marché de l'Union européenne aux produits nationaux», nous dit Madame Hasna Hamzaoui, cadre supérieur au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Petites et Moyennes Entreprises qui a rappelé, tout au long de son intervention, les effets dopants, pour notre tissu industriel, des accords avec Bruxelles ACAA ( Accord sur l'évaluation de la conformité et l'acceptation des produits industriels), la diminution du coût à l'exportation et l'attraction du site Tunisie, désormais lisible pour les investisseurs européens en raison du respect de la réglementation communautaire et de la participation active des organismes de qualité tunisiens dans les instances internationales.
Défis et menaces
Avec un effectif de 120 mille employés dont 60 mille dans l'industrie et le reste éparpillé au niveau des circuits de distribution, le secteur des produits électriques et électroménagers doit impérativement se restructurer pour l'assimilation des enjeux relatifs au programme de certification énergétique, appelé à faire face à la croissance ininterrompue de la consommation résidentielle, à contribuer à la diffusion des Lampes Basses Consommation (LBC) et à soutenir les entreprises tunisiennes dans la production d'une nouvelle gamme d'appareils-réfrigérateurs, climatiseurs, fers à repasser, lave-vaisselle, sèche linge -à même de coller aux exigences d'un marché international sensible à l'envolée de la facture énergétique.
«La climatisation (domestique ou tertiaire) détermine, durant la saison estivale et plus précisément à partir de 11h du matin, le pic de la pointe électrique annuelle», affirme Madame Kawther Lihidheb, cadre à l'Agence nationale de la maîtrise de l'energie (ANME), qui met en relief le plan d'action de transposition et de normalisation du ministère de tutelle dont l'un des aspects essentiels est l'application de la directive Basse tension DBT et la comptabilité électromagnétique, censées, dit-elle, épouser les normes européennes relatives au secteur électrique.
Finalement, tout au long des débats qui ont ponctué les différentes interventions, les professionnels du secteur ont exhorté les responsables du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Petites et Moyennes Entreprises à sévir contre la concurrence déloyale du commerce parallèle, à réagir efficacement vis-à-vis de la prolifération de la contrefaçon et à protéger les consommateurs tunisiens de la tentation d'acquérir des produits électriques et électroménagers à bas prix mais non conformes, en mettant un frein aux importations sauvages.