C'est ce qu'a récemment annoncé M. Slaheddine Ladjimi, directeur général de la BIAT lors de la rencontre organisée par l'Association des Intermédiaires en Bourse (AIB) à l'Auditorium de la BIAT pour informer les représentants de la presse des résultats financiers de la banque. Le DG de la BIAT a, en effet, les moyens de ses ambitions. La BIAT occupe la première place en termes de dépôts, en total actifs et en PNB (produit net bancaire). Un PNB qui a évolué de 18% jusqu'à la fin du mois de septembre. Elle passe même du simple au double en matière de PNB par rapport à certaines banques. Elle a des dépôts en devises suffisants pour pouvoir accorder des prêts en devises sans parler de l'excès des liquidités. Le coefficient d'exploitation de la banque a été ramené à des niveaux raisonnables, ce qui dénote d'une gestion plus rigoureuse. En matière de réalisations pour l'année 2008, M. Ladjimi a assuré que celles-ci dépasseraient les objectifs. «A ce jour, tous les chiffres le montrent mais je ne m'aventurerais pas à donner plus de précisions, dans notre secteur il y a beaucoup d'impondérables, et je ne voudrais pas que l'on m'accuse d'avoir donné des chiffres qui ne se sont pas vérifiés dans la réalité». Mais la BIAT ne fait pas l'unanimité de tous les produits bancaires, le crédit reste le secteur où elle est la moins performante. Elle n'occupe d'ailleurs que le quatrième rang en la matière. Frilosité ? Prudence ? «Un tout petit peu, répond le directeur général, mais c'est également parce que les entreprises publiques préfèrent contracter des crédits chez les banques nationales». Qu'à cela ne tienne, la BIAT compte déployer plus d'efforts pour y remédier. Et pour ce faire, commencer par s'investir plus en matière de communication pour bien faire connaître ses produits et entretenir des rapports plus réguliers avec les journalistes. «Sans médias, il n'y a pas de communication et sans communication, il n'y a pas de marché, espérons que cette inflation communicationnelle que nous vivons ces derniers temps ne sera pas que conjoncturelle», a affirmé le directeur général de la banque. En attendant, c'est un cabinet international qui a réfléchi sur la nouvelle stratégie de développement de la BIAT dans un paysage banquier qui a évolué tant au niveau de l'offre et des produits qu'au niveau du marché qui s'ouvre de plus en plus à l'international et devient de plus en plus compétitif. «Entre 2008 et 2012, nous savons où nous allons et comment y arriver», précise M. Ladjimi à propos de la stratégie en question. Un nouvel organigramme D'ores et déjà, la banque a mis en place un nouvel organigramme qui s'articule autour de trois pôles : - une banque de détails avec un responsable réseau et des directeurs de zones ; - une direction banque commerciale dirigée essentiellement vers les grandes entreprises ; - la BFI : pôle banques de Financement et d'Investissement dont la mission consiste à développer un marché des capitaux nationaux et internationaux ainsi que des projets de fusion et d'acquisitions. Pour soutenir ces nouveaux pôles à se développer, une douzaine de directions. Parmi elles, le back office, le secrétariat général, la partie risque parce que 15% de CDL au niveau des banques tunisiennes (Crédits directs litigieux) ça reste 15% de trop. «Nous avons décidé de centraliser les back-office parce qu'avec un back-office pour chaque agence, nous avons remarqué que le travail se faisait deux fois ce qui engendre une perte de temps gratuite. Aujourd'hui, les tâches sont industrialisées à ce niveau là et les zones sont dégagées pour se concentrer uniquement sur les clientèles», a indiqué le DG de la BIAT. Renforcer le réseau à l'intérieur du pays La Banque internationale arabe de Tunisie, qui a ralenti ses derniers temps l'ouverture d'agences commerciales, compte se redéployer désormais autrement en s'attaquant à l'intérieur du pays, étant trop présente sur les côtes. La BIAT, dont le réseau est composé actuellement de 115 agences compte, dans les 5 années à venir, ouvrir 10 agences par an. Grâce à sa nouvelle organisation, la BIAT pense pouvoir faire face à une concurrence de plus en plus agressive. «Nous souhaitons agrandir la distance qui existe entre notre banque et nos concurrentes», affirme Slaheddine Ladjimi qui ajoute: «Nous avons la meilleure image sur le marché». La BIAT vient en effet de réaliser une enquête de satisfaction qui a confirmé l'image positive que le public porte d'elle. Le point fort de la première banque privée de Tunisie est son potentiel humain, assure le directeur général, ce qui représente un moyen de plus pour «réaliser nos ambitions» sans parler de la refonte du système d'information de la banque qui pourra désormais accompagner l'évolution du marché bancaire et accompagner le développement de nouveaux produits et services. La BIAT a, par ailleurs, lancé la formule des contrats de performance en direction de son personnel qui fait preuve «d'un tel sentiment d'appartenance qu'on ne peut qu'en être fier», précise M. Ladjimi. Cette formule généralisée sur la plupart des grandes entreprises de par le monde permettrait de tirer le meilleur profit des compétences de l'employé selon son profil et d'améliorer la productivité. Elle permet également au supérieur hiérarchique de juger des performances de l'employé à l'année. Espérons que, dans le cadre de ce contrat, la BIAT a prévu les mesures d'accompagnement adéquates, à savoir la formation, la motivation et la mise en valeur du personnel selon la qualité du travail. D'autre part, rappelons quand même qu'en l'espace de 10 ans, la BIAT a vécu trois modes de gouvernances qui nécessitent, à chaque fois, pour l'employé, un temps d'adaptation à une nouvelle organisation. Le temps que le personnel se familiarise à un mode de gouvernance, on en voit apparaître un autre, ceci serait-il pris en compte dans le contrat de performance ?