Malgré le recul quasi-continu du prix du baril de pétrole depuis plusieurs semaines à cause de la crise financière et la chute de la consommation pétrolière, il est presque impossible de voir les prix de vente au public des produits pétroliers fléchir à leur niveau initial en Tunisie. Après avoir atteint les 147 dollars, en juillet dernier, le prix du baril s'est effondré depuis, et plusieurs analystes estiment que la demande mondiale devrait diminuer en 2009 pour la première fois en un quart de siècle. De ce fait, les Tunisiens, dans leur majorité, réclament une répercussion de cette baisse sur le prix de l'essence à la pompe. En réponse à cette question, une source bien informée au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME nous a affirmé qu'il n'y aura aucun ajustement des prix du carburant suite au recul mondial, d'une part, à cause de l'instabilité des cours internationaux du prix de pétrole, mais aussi à cause de la hausse du dollar enregistrée depuis plusieurs semaines, passant de 1 dollar pour 1,25 dinar tunisien à 1 dollar pour 1,37 dinar tunisien, ce qui a des répercussions sur les dépenses Il pense également que le recul du prix baril de pétrole ne va pas durer aussi longtemps ; il voit même une remontée des prix en faveur de la croissance de la consommation pétrolière ou des attaques visant l'industrie pétrolière qui sont des principaux facteurs de soutien des prix. Toujours selon notre interlocuteur, les différents ajustements des prix de carburant n'ont couvert qu'une partie des dépenses, et de ce fait, ne couvrent nullement le déficit du budget l'Etat en la matière. A ce sujet que l'Etat a opéré 9 ajustements des prix de vente au public des produits pétroliers en 3 ans. Le dernier est intervenu le 2 mars 2008. Le litre d'essence super ou sans plomb a été augmenté de 70 millimes passant de 1,250 dinar à 1,320 dinar ; le litre du gasoil est passé à 960 millimes contre 890 millimes auparavant. Cependant, même si le prix du carburant demeure subventionné par l'Etat à hauteur de 300 millimes par litre d'essence et de 600 millimes par litre de gasoil, comme il a été publié dans les communiqués officiels, plusieurs de nos lecteurs ont réclamé une révision des prix des carburants en faveur du recul du baril de pétrole en suivant le cas de plusieurs pays arabes, notamment la Jordanie qui a baissé les prix des produits pétroliers plusieurs fois depuis le mois d'août dernier. Le responsable a rejeté une éventuelle démarche allant dans le sens de la Jordanie, soulignant que ce pays est obligé d'ajuster les prix de carburant suivant la tendance des cours étant donné que ce pays a enlevé la subvention sur les produits pétroliers, et ce contrairement à la Tunisie qui envisage une subvention des hydrocarbures de l'ordre de 890 millions de dinars. Rappelons que le ministre des Finances, Mohamed Rachid Kechich a rejeté la demande de plusieurs députés tunisiens, lors d'une séance parlementaire, tenue mardi dernier, de faire répercuter la baisse de prix du baril de pétrole sur la consommation du citoyen. Les députés ont sollicité une diminution de 50 millimes par litre qui aura un impact positif sur le citoyen et les PME, comme il a été publié dans le journal «alchourouk». Cependant, le ministre des Finances a déclaré qu'une baisse de 50 millimes imposera à l'Etat des dépenses additionnelles de 185 millions de dinars.