Le Chef de l'Etat a reçu, jeudi (22 juin 2006) du ministre du Développement et de la Coopération internationale, un rapport sur l'évolution de la conjoncture économique, durant le premier semestre de l'année en cours, et sur les indicateurs de l'investissement extérieur. Les plus récentes statistiques rendues publiques, datent du 25 mai dernier et sont publiées par la Banque centrale de Tunisie. En voici des extraits. La conjoncture sectorielle est marquée par la reprise de l'industrie. L'indice de la production industrielle a augmenté de 2,3% au terme du premier trimestre de l'année, contre une baisse de 1,6% durant la même période de l'année 2005. Les principaux secteurs à l'origine de cette augmentation sont les industries manufacturières, notamment les industries agroalimentaires et les industries mécaniques et électriques. La reprise de l'activité industrielle est confirmée par la progression de la consommation d'électricité de haute et moyenne tensions de 3% durant le premier trimestre 2006, contre 1,5% pour la même période de l'an passé. Le tourisme suit le mouvement et est en nette amélioration. A l'approche de la haute saison, le secteur touristique connaît une certaine amélioration, illustrée par l'accroissement des entrées des non-résidents et des nuitées globales au courant du mois d'avril. Pour l'ensemble des quatre premiers mois de l'année en cours, les nuitées ont progressé de 3,1% contre 5,7% pour la même période de 2005. Le commerce extérieur souffre toujours de l'effet négatif de la facture énergétique. Les données disponibles au terme du 20 mai 2006, dégagent une progression de 10,4% pour les exportations et de 12,2% pour les importations, ce qui s'est traduit par un élargissement du déficit commercial de 19,4% et une diminution du taux de couverture de 1,3 point de pourcentage, pour revenir à 78,9%, sous l'effet essentiellement du renchérissement de la facture énergétique. L'accroissement des exportations a concerné, principalement, les produits énergétiques (38,3%), les mines phosphates et dérivés (27%) et les industries mécaniques et électriques (20%). Le secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures a enregistré, à l'inverse, une baisse de ses exportations de 4,2%. Quant à l'augmentation des importations, elle a touché, essentiellement, les produits énergétiques (69,6%) et les biens d'équipement (11,8%), étant signalé une baisse de 0,8% des achats de biens de consommation. Les recettes en devises générées par le secteur touristique se sont accrues, au 20 mai 2006, de 4,3% pour se situer à 780 MDT contre 748 MDT au titre de la même période de l'année 2005. Pour leur part, les économies sur salaires transférées par les Tunisiens résidents à l'étranger ont augmenté au 20 mai 2006, de 8,6% contre 1,1% une année auparavant. Compte tenu de l'ensemble de ces facteurs, le déficit courant s'est situé, au cours des quatre premiers mois de l'année 2006 à 0,9% du PIB contre 0,7% une année auparavant. Par ailleurs, les réserves en devises se sont élevées au 24 mai 2006, à 5.188 MDT, soit l'équivalent de 106 jours d'importation contre 4.413 MDT et 96 jours à la même date de 2005. Le taux moyen d'inflation a atteint 4,4%, pour les quatre premiers mois de l'année en cours, contre 1,5% pour la même période de 2005. Sur le marché des changes, depuis le début de l'année et jusqu'au 24 mai 2006, le dinar a enregistré une appréciation de 3,8% par rapport au dollar américain et une dépréciation de 3,5% vis-à-vis de l'euro. Les Ide en 2005 Quant aux IDE, selon des statistiques fournies par le ministère du Développement et de la Coopération internationale, le volume des investissements directs étrangers (IDE) drainés, en 2005, a atteint 1088 millions de dinars contre 858 millions de dinars en 2004 (+27%). Ces investissements ont été répartis sur les industries manufacturières (327 MDT), l'énergie (386 MDT), les services (133,5 MDT). La part du secteur du tourisme, de l'agriculture ainsi que les investissements de portefeuille s'est située, respectivement, à 17 MDT, 7MDT et 72,6 MDT. Les prévisions pour 2006, tablent sur des flux d'IDE de l'ordre de 1100 MDT répartis à hauteur de 400 MDT pour l'énergie, 340 MDT pour l'industrie manufacturière, 30 MDT pour le tourisme, 110 MDT pour les services, 70 MDT pour les investissements de portefeuille et 150 MDT pour les privatisations et concessions.