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« Le passage à la co-traitance et au produit fini : un changement de longue haleine »
Publié dans WMC actualités le 23 - 01 - 2009

Quel avenir pour le textile-habillement tunisien aujourd'hui dans le contexte concurrentiel mondial ?
Le secteur résiste depuis quatre ans aux différentes turbulences économiques internationales et reste dans la course. Les exportations se maintiennent bien (1,7% de taux d'évolution durant les 10 premiers mois de 2008 par rapport à 2007). Notre part de marché (près de 5%) reste la même malgré la stagnation des marchés européens qui a entraîné un ralentissement de la consommation notamment en France, notre premier client.
Cependant, le secteur doit continuer à s'adapter à une demande en évolution continuelle. Il devrait améliorer encore plus sa productivité, accélérer la montée en gamme de ses prestations pour augmenter la valeur ajoutée d'une offre plus réactive.
Les industriels doivent poursuivre leurs efforts pour : intégrer des services en co-traitance tout en conservant leurs clients en sous-traitance, troquer leur statut de sous-traitant contre celui de co-traitant ou de fabricant du produit fini, atteindre le niveau technique exigé du client européen et s'adapter aux exigences multiples des donneurs d'ordres.
Les asiatiques investissent massivement dans l'industrie du textile-habillement, s'acharnent à améliorer la qualité de leur production et ambitionnent d'offrir un full package. Quant aux entreprises tunisiennes, l'avantage comparatif ne repose plus désormais sur le coût de la main d'œuvre et les industriels sont en train de construire un avantage comparatif basé sur le circuit court (fast-fashion) et les produits élaborés à haute valeur ajoutée.
Les professionnels ont pris leur parti de la situation et ils ont fait leur deuil du T-shirt basique et du jeans à 5 poches. Les commandes de plus de 5.000 pièces sont devenues rares et les prix sur les produits basiques sont définitivement hors marché pour la Tunisie.
La crise régulatrice, pour ainsi dire, offre à nos industriels plusieurs opportunités qu'il convient de concrétiser et de saisir. Les fournisseurs européens, favorisent actuellement le sourcing de proximité au sourcing long courrier (asiatique). Ils sont en quête de fournisseurs réactifs qui leur permettent de multiplier les collections, de fabriquer les petites séries et les réassorts. Des fournisseurs situés à quelques heures de Marseille, de Gènes, de Rotterdam ou de Hambourg. Les entreprises tunisiennes adressent leurs échantillons aux donneurs d'ordres en moins d'une semaine et livrent leurs entrepôts en deux à trois semaines.
Peut-on parler aujourd'hui d'un nouveau modèle industriel dans le secteur textile-habillement ?
On peut en tout cas parler de mutation de production qui intègre dorénavant des fonctions qui auparavant n'étaient pas prises en charge par l'entreprise.
Notre industrie d'habillement se dirige vers un modèle industriel intégré assurant l'approvisionnement, le pilotage du design, de la production...
Ce modèle est capable, aujourd'hui, de répondre aux différentes exigences des acheteurs européens en matière de mode, de réassort, de petites séries, de qualité…..
La réponse tunisienne à la demande de fast-fashion se fait tout au long de la chaîne de production que ce soit en terme de technicité, d'industrialisation du produit, de logistique,… Je cite par exemple la réduction des délais comparativement aux années 2000, 2003 et 2004 pour des productions en sous-traitance, en co-traitance et en produit fini. Pour la sous-traitance, on est passé de 5 à 6 semaines en 2000 à 2 ou 3 semaines actuellement. Pour la co-traitance et le produit fini, on est passé de 2 mois et demi en 2003-2004 à 5 semaines actuellement.
Beaucoup d'entreprises ont modifié leurs organisations, leurs outils de production et ont adapté leurs stratégies commerciales et de marketing. Il faut préciser que le passage à la co-traitance et au produit fini, ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un changement de longue haleine qui nécessite beaucoup d'investissements matériel et immatériel. Une entreprise cotraitante ou qui souhaite fabriquer sa propre collection doit prévoir 8 revoir 10 fois plus ses besoins en fonds de roulement afin de financer les nouveaux services qu'elle est appelée à intégrer dans son activité comme le sourcing, le marketing, le stylisme & modélisme, la logistique,….
Qu'en est-il des investissements étrangers?
Il y a une crise ou plutôt une angoisse. Certains s'inquiètent de la situation, mais d'autres disent que c'est le moment adéquat pour investir. Les crises sont une occasion pour assainir le marché. Seules les entreprises solides restent. Et puis n'oublions pas les atouts stratégiques de la Tunisie (- rapidité, proximité, etc. -) qui représentent une sécurité pour les donneurs d'ordre. Ils ne veulent plus aller vers la Chine où le sourcing long courrier peut présenter des risques.
Vu la stagnation des marchés européens, y a-t-il d'autres alternatives pour le renforcement de l'export?
Nous sommes le 5ème fournisseur de l'Europe, et notre part sur ce marché reste néanmoins faible (5%). Il y a la possibilité de développer les exportations du secteur vers des marchés européens moins saturés et avec des potentialités plus importantes et sur lesquels notre positionnement demeure faible ; c'est le cas pour les marchés du Royaume Uni, l'Espagne, les Pays Bas….Si on fixe un objectif sur cinq ans de doubler nos exportations vers l'Europe et d'atteindre 8 ou 10% de part sur ce marché, ça sera déjà un objectif pharaonique. La progression de notre part du marché nécessite la diversification de nos produits et la progression de nos activités marketing sur les marchés ciblés.
Le marché américain est également très porteur mais ce marché exige de grosses quantités. Il faut reconnaître que l'opportunité du marché américain reste faible devant les marchés européens dont certains ne sont pas encore bien développés.
D'un autre côté, il y a d'autres marchés comme l'Algérie, la Libye et le Maroc. Trois marques tunisiennes (Mabrouk, dixit et Blue Island) ont déjà installés des points de vente à Casablanca. Des entreprises de lingerie comptent également s'y installer. La prochaine cible est Amman, ce qui permettra de mettre en application les accords d'Agadir.
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