Bel exercice de rétrospective de la publicité et de l'audimat dans le Maghreb que SIGMA organise pour la neuvième année consécutive et toujours au podium Hassen Zargouni, son DG et notre «Big Brother» régional, grand scrutateur de nos murs télévisuelles et chasseur des gros budgets de pub à la télé. Y'a bon business ! la Pub, c'est pas du vent. La téloche, premier trait d'union des Maghrébins C'est du moins vrai pour les habitants des pays du Maghreb central, l'amour fou pour la petite lucarne est un dénominateur commun. Et avec la multiplication des chaînes locales, les Maghrébins manifestent un certain nationalisme cathodique en se focalisant d'abord sur les productions locales. Les autres chaînes satellitaires arabes, notamment, arrivent en deuxième position. Et les chaînes en langue étrangère ont quitté le top ten. Aux dernières statistiques, près de la moitié des temps d'audience vont aux chaînes nationales. Les Maghrébins zappent entre elles mais la profusion des chaînes nationales a eu ceci de nouveau, c'est qu'elle a fragmenté l'audimat. Et ceci au bonheur des diverses strates de l'audimat. Les femmes y trouvent une source de divertissement faute d'engouement pour la lecture. C'est ainsi qu'on s'explique en Tunisie le succès des fictions et des «soaps» ces feuilletons à format sitcom. Les enfants y trouvent matière à évasion. Et les hommes se régalent de sport, d'infos et de débats. Le suréquipement domestique en appareils de télévision et notre temps d'audience moyen qui est voisin de 2h30' donnent de la profondeur au marché de la pub à la télé lequel culmine au mois de Ramadan. Les budgets publicitaires pendant le mois saint sont multipliés par 2,8. Publicité et business Une axiomatique développée par la profession reposant sur le principe que «Share of spends/ share of voice/share of market» fait que l'engrenage publicitaire est toujours en progression. La corrélation entre budget, part de notoriété et part de marché fait que la dépendance des annonceurs de la pub devient dialectique, pour employer un mot emprunté à la philosophie matérialiste. La télé étant devenue le media des gros budgets, on apprend que les dépenses publicitaires sont dimensionnées à maxima. Il n'est pas question ici de faire de la figuration. Si l'on veut obtenir un résultat concret, il faut dépenser en conséquence car le téléspectateur doit vous voir à une certaine fréquence pour se rappeler de votre marque et en fin de compte se décider à acheter de vos produits. Le marketing, c'est vraiment une science de l'adresse et de l'habileté. Ce qui est rassurant est que la Pub a encore de beaux jours devant elle. L'investissement publicitaire en Tunisie est voisin de 0,7% du PIB, ce qui nous place devant l'Algérie (0,3%) et passe derrière le Maroc (1%) et loin de la France (2% ).