2200 milliards de $ de pertes à ce jour des suites de la crise financière internationale et il faudrait penser à injecter encore près de 600 milliards de $ sur les marchés monétaires entre 2009 et 2010 afin de rétablir un tant soit peu la situation. La situation dans le monde n'est pas reluisante a affirmé hier Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale lundi 9 février à l'occasion de la journée d'information à propos des décisions présidentielles pour le développement des exportations organisée à la BCT et à laquelle ont, entre autres, pris part Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'Artisanat et Hédi Djilani, président de l'UTICA. Rappelons que les dernières estimations à propos de la croissance mondiale en 2009 ne dépasseraient pas le 0.5% alors qu'en 2008 la croissance mondiale était de 3,4%. Le danger a précisé Taoufik Baccar est que le repli de l'économie mondiale mène à une déflation ce qui a été vécu par le gouvernement japonais durant les années 90 et qui a été à l'origine d'une stagnation de dix ans de son économie. Bien que des décisions importantes aient été prises depuis le déclenchement de la crise en 2007 pour atténuer ses effets sur la Tunisie, dont une cellule de veille au sein de la BCT, on ne peut pas dire que notre pays sera épargné par ses méfaits. D'où la mise en place d'un certain nombre de mesures pour contenir ses conséquences néfastes sur notre économie et renforcer les secteurs qui seront les plus touchés et particulièrement : les textiles, le tourisme, l'industrie des composantes automobiles et mécaniques. Parmi les décisions les plus importantes prises par l'Etat pour soutenir les tissus entrepreneurials locaux, l'incitation à la consommation interne à travers l'achèvement des négociations sociales et collectives au plus tôt. Parmi les mesures importantes visant le renforcement des investissements privés, la création d'une ligne de financement de 100 millions d'euros pour amener les entreprises off shore à finaliser leurs projets dans notre pays sans faire appel au marché monétaire international qui vit une situation de perte de confiance ou ce que nous pouvons appeler de crédit crunch. D'autre part, l'Etat tunisien a procédé au soutien des entreprises exportatrices à travers des mesures spécifiques et conjoncturelles et dont la plus importante est la garantie par l'Etat de la couverture de 50 à 100% du régime de sécurité sociale des entreprises exportatrice acculées à diminuer les heures de travail ou à mettre les employés au chômage technique. Une mesure prise le 23 décembre 2008 en plus d'une autre stipulant la prise en charge par l'Etat de 50% des frais d'assurance des exportations et 2% des taux d'intérêt des prêts contractés suite à des opérations de rééchelonnement. Un débat riche a eu lieu lors de la journée citée plus haut à propos du plan d'action du gouvernement pour soutenir les exportations dans une conjoncture difficile empreinte par la montée du protectionnisme au niveau des marchés traditionnels de la Tunisie et une tendance visant à remettre en question certaines délocalisations pour protéger les marchés et les mains d'uvres locales au niveau de ces même marchés. Nous y reviendrons. ABA