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La Tunisie, à l'abri de la crise financière internationale
Publié dans Info Tunisie le 05 - 11 - 2008

La plupart des pays du monde, de par leur intégration dans l'économie mondialisée, ont, de toute évidence, souffert à des degrés divers et de plusieurs manières, de la crise financière internationale.
Les économistes estiment, dans leurs analyses de cette crise inédite qui a secoué les plus grandes places financières du monde que les pertes, résultant de cette crise due au ralentissement économique mondial, à la stagnation et aux fluctuations des prix sur les marchés financiers et commerciaux, ne sont pas encore claires et bien connues.
Les retombées de la crise ne se limitent pas aux pertes énormes subies par les marchés financiers.
Sa gravité réside en ses effets attendus sur l'activité économique et notamment sur la capacité des économies émergentes à réaliser leurs objectifs en matière d'emploi et de développement.
Quatre facteurs ont contribué au déclenchement de cette crise selon un chercheur égyptien et directeur du forum de recherches économiques M. Ahmed Jalel.
Parmi ceux-ci, a-t- il dit, les dépenses du citoyen américain qui dépassent de loin ses revenus et son peu d'enthousiasme pour l'épargne.
La deuxième cause consiste en le souci des banques et des responsables du secteur financier de réaliser des gains rapides à travers l'octroi de crédits et prêts à des personnes non solvables, provoquant une prise de risques non calculés.
D'où la crise des hypothèques immobilières (supprime), outre l'adoption de produits financiers très complexes, à l'instar de la titrisation des dettes.
Le troisième facteur à l'origine de cette crise est la conviction du gouvernement américain actuel que l'Etat est la problématique et non la solution et qu'il incombe aux mécanismes du marché de tout régler.
Le gouvernement américain est ainsi peu intervenu pour contrôler le secteur financier et la banque centrale américaine a œuvré à relancer l'économie à travers l'abaissement du taux d'intérêt et l'octroi, sans discernement, des prêts sans imposer un contrôle des transactions financières.
Le dernier facteur qui a contribué à l'aggravation de la crise est l'existence de fortes liquidités dans le monde, notamment en Chine, qui réalise des intérêts importants en raison des fortes capacités d'exportation.
Ces liquidités ont servi au financement du déficit du marché financier américain.
En dépit des opérations de sauvetage rapide auxquelles ont recouru les gouvernements et les autorités monétaires dans les pays industrialisés à travers l'octroi de crédits d'un montant, selon les derniers chiffres, de 4000 milliards de dollars, outre le rachat de plusieurs banques, la situation demeure floue et nécessite un suivi quotidien et minutieux selon l'universitaire et expert économique Chedli Ayari.
L'expert a qualifié cette crise de « fléau » qui ne connaît pas de frontières ni sectorielles ni géographiques.
Les observateurs estiment la valeur des titres perdus à 1400 milliards de dollars, alors que les estimations indiquent des pertes de 25 mille milliards de dollars sur les marchés financiers.
La crise qui a prouvé la défaillance des mécanismes de base du capital exige une révision du système financier international, d'autant que le Fonds monétaire international (FMI) n'est plus à même de préserver l'équilibre de ce système, ce qui appelle le monde à adopter pour la seconde fois le mécanisme de « Bretton Woods » semblable à celui conclu en 1944 et dans le cadre duquel ont été crée le FMI et la Banque Mondiale.
En dépit de l'unanimité sur la nécessité de mettre en place le nouveau système financier, plusieurs interrogations demeurent quant aux mesures à prendre, leur mode d'application et leurs liens à des considérations politiques et économiques.
Les difficultés auxquelles fait face la Banque centrale européenne (BCE) dans l'application d'une politique monétaire européenne unifiée sont la meilleure illustration de cette situation délicate.
« Les facteurs à l'origine de la crise financière internationale qui secoue actuellement le monde n'existent pas en Tunisie », affirment, opérateurs économiques, hommes d'affaires et analystes.
La situation en Tunisie est totalement différente, et ce, pour plusieurs raisons, consistant notamment en le maintien de l'encours des crédits de logement à des niveaux acceptables, ne dépassant pas 10% du PIB, contre environ 87% aux Etats-Unis.
Par ailleurs, le montant du crédit de logement ne peut dépasser 80% du prix du logement, la durée du crédit du logement peut atteindre 25 ans en vue d'alléger la charge du crédit tandis que les banques sont tenues d'appliquer un taux d'intérêt fixe, pour les crédits de logements dont la durée dépasse 15 ans, ce qui réduit les retombées négatives de la hausse des taux d'intérêt sur le marché monétaire.
Les responsables du secteur financier ont à maintes reprises mis en évidence le souci de l'Etat de maîtriser les trois canaux par lesquels la crise financière internationale pourrait se transmettre, en l'occurrence, les placements des avoirs en devises à l'étranger, le recours aux marchés financiers internationaux et les investissements étrangers dans la bourse de Tunis.
Concernant les placements des avoirs en devises à l'étranger, ils sont principalement effectués à travers la BCT.
L'objectif est de limiter les maturités des placements bancaires à un mois au maximum, afin de préserver un degré élevé de liquidités, ce qui garantit une meilleure réactivité.
Ainsi, le marché monétaire se caractérise, en Tunisie, par une surliquidité importante ayant amené la banque centrale à intervenir pour éponger l'excédent de liquidités qui s'élève actuellement à 615 millions de dinars auxquels s'ajoute une enveloppe de 915 millions de dinars à titre de réserves obligatoires non rémunérées constituées par les banques auprès de la banque centrale.
De ce fait, une enveloppe de 1530 millions de dinars est disponible pour être injectée en cas de besoin.
Concernant la bourse, M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), a précisé que la participation étrangère en dehors de celle des actionnaires de référence ne dépasse par 3% de la capitalisation boursière.
Une frange de ces investisseurs, constituée de fonds, s'est déjà désengagée de sa participation au cours du mois de septembre.
Ce comportement ne résulte pas d'un manque de confiance dans l'économie tunisienne, mais découle plutôt d'un besoin de liquidités face à un marché international asséché.
Ainsi, les cours boursiers n'ont pas connu au cours des dernières années d'augmentation excessive pouvant exposer le marché à des corrections, tout en signalant que la capitalisation actuelle est inférieure à 20% du PIB, alors qu'elle dépasse les 100% dans certains pays.
C'est la politique monétaire et bancaire, prudente, qui a permis à la Tunisie d'être à l'abri de la crise, a indiqué M. Jean-Louis Reiffers président du comité scientifique au forum euro-méditerranéen des instituts économiques.
Mais, a t il ajouté, « aucun pays ne peut être à l'abri d'une baisse de la croissance économique mondiale et d'une réduction de la demande extérieure », précisant, que les performances, enregistrées par la Tunisie durant les dernières années à savoir un taux de croissance parmi les plus importants de la région, une compétitivité de l'économie et une politique économique dynamique et réactive, ne manqueront pas de doter l'entreprise tunisienne de tous les atouts qui lui permettront de faire face aux impact de cette crise.
En dépit de l'affirmation que la Tunisie qui a adopté une politique économique reposant sur une ouverture progressive et sûre est épargnée par les causes de la contagion par la crise, des mesures ont néanmoins été prises dès les premiers signes des difficultés enregistrées par le marché financier au cours de l'été 2008.
A ce titre une commission d'évaluation et de suivi a été créée ainsi qu'une cellule de veille au sein de la BCT, outre la prise d'un ensemble de mesures tant au niveau de la gestion des réserves en devises dans le pays qu'au plan de l'organisation et l'octroi de prêts pour le logement.
Il fut ensuite procédé à la mise en place d'une commission nationale de suivi présidée par le premier ministre et chargée du suivi de la conjoncture économique et financière internationale.
Elle a reçu pour mission de proposer les mesures qui s'imposent en vue de renforcer la dynamique de développement du pays et de se prémunir des retombées négatives des mutations internationales sur l'économie nationale.
Cette commission regroupe les ministres des finances, du développement et de la coopération internationale, de l'industrie, de l'énergie et des PME, outre le gouverneur de la BCT et plusieurs économistes des différents domaines.
Cette décision reflète le souci d'identifier les différents mécanismes susceptibles de protéger l'économie nationale des retombées de la crise financière mondiale en adoptant la veille et le suivi permanent de la situation à plus d'un niveau.
D'après M. Mongi Boughzala, professeur d'économie de l'université tunisienne, la capacité de chaque pays à faire face aux retombées de la baisse de la croissance de l'économie mondiale est étroitement liée à sa capacité de suivi de la situation de près, l'analyse de sa progression et la prise des décisions qui s'imposent au moment opportun.
La Tunisie avait adopté face à l'accroissement des intérêts des prêts et la détérioration de la confiance en les marchés de capitaux internationaux plusieurs mesures aux plans de la gestion des réserves en devises.
La première consiste en le recours aux marchés financiers internationaux en 2008 et 2009 et l'orientation des placements des devises de la BCT vers les outils d'investissements les plus sûrs, à savoir les bons du trésor en euro ou encore en dollar issus des principaux pays industrialisés ayant une notation financière « AAA ».
Outre la dimension financière de la crise, la sécurité réelle de l'économie exige l'adoption d'approches prospectives pour faire face aux impacts, d'une part, et les mettre à profit pour réaliser les objectifs de développement du pays, d'autre part.
M. Hédi Djilani, président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) souligne que la Tunisie qui est à l'abri des causes du déclenchement de la crise doit toutefois se préparer au mieux pour affronter les répercussions possibles sur la croissance économique mondiale.
Il a ajouté que le ralentissement de l'économie européenne aura un impact certain sur les secteurs d'exportation tunisiens, notamment celui du tourisme qui offre 200 mille emplois, le textile qui en offre 250 mille et les industries mécaniques et électroniques (IME).
La capacité de la Tunisie à dépasser cette crise dépend, selon les experts, du comportement des pays européens face à la crise, d'une part, et des potentialités de l'économie tunisienne d'améliorer la compétitivité des produits et de renforcer le flux des investissements étrangers, d'autre part.
Plusieurs spécialistes estiment, pour leur part, dans leurs analyses que la crise qui a fait perdre aux capitaux leur confiance en les marchés financiers internationaux pourrait voir ces mêmes capitaux migrer vers les marchés des pays émergents plus sécurisés.
Il est possible pour la Tunisie d'attirer ces capitaux selon l'hebdomadaire britannique « Sunday Times » qui a classé le pays parmi les six pays qui présentent le moins de risques pour les investissements au cours de l'étape actuelle.
Les possibilités sont toujours offertes à la Tunisie pour devenir un pole financier régional offrant de larges perspectives pour les services financiers demandés aux plans local, régional et international.
Ce pole comprendrait des activités bancaires et monétiques, d'autres relatives à l'assurance ainsi que divers services d'investissement.
Cela nécessite au cours de l'étape prochaine l'intensification des efforts pour renforcer la compétitivité du secteur bancaire tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, de manière à améliorer son rendement en matière de financement de l'économie, de mobilisation de l'épargne et des capitaux fixes.
Les différentes parties (hommes d'affaires, investisseurs, consommateurs, entreprises) sont appelés à intensifier les efforts et à œuvrer afin que la crise soit l'occasion de réaliser les objectifs de développement nationaux, le but état de passer à des paliers supérieurs de croissance et d'impulser l'emploi notamment au profit des diplômés du supérieur.


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