Confrontée en 2008 à la pire tempête financière depuis la crise de 1929, l'économie mondiale devrait ralentir fortement en 2009. La nouvelle année devrait être placée sous le signe de la récession aux Etats-Unis, en Europe occidentale et au Japon, tandis que les pays émergents d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient devraient voir leur croissance se réduire. La Banque mondiale a dressé en décembre 2008 un tableau très pessimiste de l'économie de la planète en 2009, avec une croissance extrêmement faible et des échanges commerciaux en recul, laissant craindre une crise généralisée sans comparaison depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans ses «Perspectives pour l'économie mondiale», l'institution multilatérale a indiqué que la croissance mondiale devrait être de 0,9% seulement, tandis que le volume des échanges reculerait de 2,1%. La croissance serait de 4,5% dans les pays en développement, tandis que le produit intérieur brut des pays développés se contracterait de 0,1%. La Banque mondiale prédit que le commerce mondial, moteur de la croissance dans de nombreux pays en développement, va connaître l'an prochain son premier déclin depuis 1982, une baisse qu'elle évalue à 2,1%. Elle estime en outre que le boom des matières premières, qui ont vu leurs prix exploser de 130% en cinq ans, est terminé. Le baril de pétrole a déjà perdu environ 70% de sa valeur depuis son pic à 147,27 dollars atteint en juillet. Son cours pourrait bien tourner autour des 75 dollars en 2009, d'après les experts. Malgré cette conjoncture mondiale incertaine, le gouvernement tunisien prévoit que l'année 2009 prendra bonne tournure et qu'elle sera fructueuse. Dans son projet de loi de finances 2009 présenté récemment, le gouvernement a revu à la hausse les dépenses publiques, qui devraient atteindre plus de 12 milliards de dollars. Cette hausse de 12% devrait être en partie compensée par les flux d'investissements étrangers d'un montant de 1,75 milliard de dollars et un taux de croissance du PIB estimé à 5%. L'inflation devrait quant à elle reculer à 3,5%, un taux plus accommodant pour pouvoir poursuivre le processus de privatisation et de libéralisation entamé. La loi de finances comprend, par ailleurs, un ensemble de mesures qui visent à consolider l'économie nationale. A cet égard, elle envisage d'accroître le soutien aux entreprises exportatrices, de renforcer leur compétitivité et de les aider à surmonter la crise financière mondiale afin de leur permettre de poursuivre leur activité, de préserver les postes d'emploi, et de consolider le développement. Différentes mesures ont été signalées également, pour promouvoir le marché financier compte tenu de son rôle prépondérant dans la mobilisation de l'épargne. On évoque, à ce propos, le projet d'introduction en Bourse de plusieurs entreprises publiques dont la Société nationale de distribution du pétrole (SNDP) et la Cimenterie de Bizerte. L'année 2009 sera dictée par la réussite des introductions annoncées, l'amélioration du niveau de distribution des sociétés ayant réalisé de bonnes performances en 2008 et par le retour éventuel des investisseurs étrangers dans le sillage de cet intérêt particulier pour les jeunes pays émergents, à savoir les pays de l'Afrique du Nord et l'Afrique sub-saharienne. L'architecture des sociétés cotées en Bourse n'étant pas représentative de celle de l'économie en général et le poids de l'activité export des sociétés cotées étant plus faible, nous nous attendons à une légère sensibilité à une éventuelle morosité économique. Le risque est a priori limité sur la Bourse de Tunis dont la performance reste influencée par les mouvements de liquidité que par la performance des sociétés cotées. (Source : Revue n°1 d'Amen Invest Mars 2009)