Au moment où tout le monde convient que la crise économique mondiale aura certainement des répercussions sur le secteur réel en Tunisie, il est incontestable qu'il faut donner un peu plus de mou aux entreprises, ne pas trop tirer sur la corde Une situation particulière avec laquelle l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) doit composer alors qu'elle a déjà perdu beaucoup de sa marge de manuvre à cause de (ou grâce à) ces négociations sociales qui sont devenues une tradition dans notre pays. Depuis des années, les syndicalistes, les patrons et l'Etat (en observateur-arbitre) se mettent à une table et se mettent d'accord sur la progression des salaires, entre une foule d'autres sujets. Une négociation 'encadrée'' qui nous a évité beaucoup de tracas et qui fait pratiquement l'unanimité auprès des leaders de la centrale syndicale. M. Abdessalem Jrad, SG de l'UGTT, ne vient-il pas de réaffirmer son attachement au dialogue dans le traitement des dossiers politiques, sociaux et économiques et de souligner l'importance des résultats du 7ème cycle des négociations sociales qui ont contribué à préserver les postes d'emploi et à renforcer les acquis des travailleurs ? M. Jrad reconnaît également que les efforts de l'Etat pour l'impulsion de l'investissement et la promotion de l'emploi, en cette conjoncture marquée par la hausse du nombre des demandeurs d'emploi, est digne de respect. Dans ces conditions, que veut dire la vocation de l'UGTT dans 'la défense des droits des travailleurs'' ? Devra-t-elle plutôt se tourner vers les études où elle a un département de grande qualité ? Devra-t-elle se consacrer à l'approche du cas par cas puisque c'est dans les détails que réside le plus grand militantisme ? Devra-t-elle donner une toute nouvelle dimension à ses représentations au sein des comités d'entreprise ?...