L'année écoulée est le premier exercice bénéficiaire depuis quatre ans l'ex-Banque du Sud. Attijari bank est sortie du tunnel. Avec un résultat net de 40,7 millions de dinars en 2008, la filiale tunisienne d'Attijariwafabank renoue avec les bénéfices en 2008, après quatre années de pertes (40,7 millions de dinars en 2004, 4 mdt en 2005, 176 mdt en 2006 et 9,4 mdt en 2007). «Le premier des trois objectifs fixés dans le plan stratégique l'assainissement- est atteint puisque cette opération est quasiment terminée, et nous enregistrons aujourd'hui le premier résultat positif depuis quatre ans», annonce non sans fierté M. Moncef Chaffar, président du Conseil d'administration d'Attijari bank, en ouverture de la communication financière consacrée, lundi 17 mai 2009, à la présentation des résultats de l'année écoulée. Après quatre années dans le «rouge», Attijari bank passe donc au vert. «A mi-chemin de l'application du plan stratégique, nos réalisations sont conformes, voire en avance par rapport aux objectifs», confirme Hassan Bertal, directeur général de la banque. Entrée en trombe sur le marché tunisien en 2005, la filiale d'Attijariwafabank a accéléré la cadence, notamment en matière d'ouverture d'agences 32 en 2008, ce qui a porté le réseau à 138, soit un taux de croissance de 30,2%- et de lancement de nouveaux produits. Belle moisson pour cette deuxième année de mise en uvre du plan stratégique, avec une focalisation sur la transformation de la banque et son développement, après que la première année -2007- a été consacrée essentiellement à l'assainissement et au lancement des divers projets. Bien sûr, tout n'est pas encore pour le mieux. Attijari bank a, par exemple, encore des efforts à faire en matière de taux de provisions; actuellement de 51,3%, donc encore en deçà de la barre des 70% «recommandée» par la Banque centrale de Tunisie. Interpellée à ce sujet, M. Hassen Bertal a expliqué que sa banque a «établi une hiérarchie de ses propriétés» et que «la consolidation des fonds propres de la banque constitue aujourd'hui la chose la plus importante à faire. En 2008, l'objectif était d'attaquer les créances (pour libérer les provisions, car nous distribuons les crédits en fonction de ces provisions, note-t-il. Le respect du ratio de couverture, lui, nous prémunit contre les risques futurs». Ayant expliqué cela, le directeur général d'Attijari bank annonce que «le taux de couverture sera amélioré de façon significative en 2009», mais peut-être pas jusqu'à atteindre la barre des 70%. Par contre, le ratio de solvabilité, lui aussi en deçà du niveau requis, devrait passer de 6% en 2008 à «au moins 8% en 2009». Décidée à continuer «sur le même chemin», Attijari va axer ses efforts, outre l'innovation en matière de produits, sur «l'intégration de ses filiales dans le dispositif commercial de la banque, la poursuite de l'extension du réseau d'agences, l'amélioration de la qualité de services, et la formation», énumère Hassan Bertal. Ce qui devrait la rapprocher de son ultime objectif : devenir l'un des champions de la place.