Les efforts fournis par le directeur général de la douane et son staff pour expliquer dans leurs moindres détails les innovations apportées par le nouveau code de douane sont indéniables. Ces derniers ont répondu présents à toutes les sollicitations exprimées par les opérateurs économiques et se sont déplacés tour à tour dans le Grand Tunis et dans les régions, pour éclairer les concernés sur les subtilités du nouveau code. Dernière rencontre en date, celle organisée par le CJD de Bizerte. Rencontre animée durant laquelle, les hauts gradés de la douane se sont évertués à donner des réponses aux participants promoteurs. Car certains reproches persistent tels le retard dans le traitement des dossiers, le manque de motivation des douaniers, la lenteur des formalités, la mauvaise interprétation des articles par rapport aux codes NGP et le besoin de former les agents en contact direct avec les opérateurs. «Nous ne prétendons pas avoir atteint la perfection, répond Slimane Ourak, directeur général des Douanes, mais il ne faut pas non plus lyncher le personnel des douanes. Car, parfois les insuffisances peuvent être dues aux intermédiaires entre les entreprises et les services douaniers. En ce qui nous concerne, nous avons tout fait pour alléger les formalités administratives et faciliter l'exercice des entreprises, nous déployons énormément d'efforts pour renforcer l'intégration de l'entreprise à l'international et consolider ses capacités compétitives». Parlant du système Sinda, le patron de la douane a expliqué qu'il ne s'agit pas uniquement d'insuffisances au niveau du système en lui-même mais de facteurs exogènes se rapportant entre autres à la capacité du réseau à supporter le débit. Il a précisé qu'à la moindre défaillance, on bascule automatiquement dans des opérations manuelles pour ne pas bloquer l'entrepreneur. S'agissant des retards dont se plaignent certains opérateurs et qui concernent le dépôt anticipé du manifeste de la déclaration en détail avant l'arrivée de la marchandise, ce qui leur impose des frais supplémentaires, M. Ourak a précisé que les causes ne sont pas uniquement inhérentes aux services de douanes. Il arrive fréquemment que le retard soit en rapport avec les agents maritimes qui n'informent pas dans les délais : «Attention, il ne s'agit pas pour nous de fuir nos responsabilités mais parfois nous sommes nous-mêmes dépassés. Par exemple, peut-on nous rendre responsables des retards causés par les laboratoires dans l'analyse de certains produits alimentaires ? Là il ne s'agit évidemment pas de la douane, donc il est important de ne pas faire d'amalgames». Il est vrai, reconnaissent les JD, que les prestations douanières se sont beaucoup améliorées ces dernières années. Il serait mieux toutefois que l'on arrive à raccourcir les délai de dédouanement à trois jours, que l'on puisse généraliser la visite à domicile, notamment pour les entreprises industrielles et que l'éligibilité au statut d'opérateur agréé soit simplifiée ou même décernée automatiquement par les services des douanes pour les entreprises industrielles réalisant un volume important d'importation d'équipements et de pièces de rechange nécessaires à leurs activités. La douane est ouverte au milieu entrepreneurial et à toutes les suggestions des opérateurs dès le moment qu'elles servent l'intérêt de l'entreprise et n'en heurtent pas les lois en vigueur qui ont du reste acquis énormément de souplesse, affirment les responsables des douanes. Aujourd'hui, la Tunisie est proche des standards internationaux en matière de procédures douanières, lorsqu'un investisseur arrive dans notre pays, il est familiarisé avec les réglementations, c'est un acquis et il faut le préserver. L'amélioration et la simplification des procédures douanières contribuent efficacement à l'optimisation des délais et des coûts de la chaîne logistique de l'entreprise et par conséquent à l'amélioration de sa compétitivité. La formation des agents de douane, parallèlement aux mesures légales, faciliterait l'application de la meilleure manière qui soit des mesures en question. La facilitation des procédures au niveau des échanges commerciaux, la mise en place de nouvelles procédures adaptées au développement économique garantissant la réactivité nécessaire par rapport aux demandes ainsi que l'adoption des méthodes électroniques dans les échanges commerciaux, tel le Trade Tunisia Network (TTN), rendent les procédures plus aisées et clarifient les opérations. Ceci n'empêche, les vieilles habitudes ont la peau dure, les vieilles rancunes aussi, beaucoup d'efforts sont à déployer de part et d'autre pour que les relations entre opérateurs économiques et services douaniers se transforment en un long fleuve tranquille.