Tunis, le 1er décembre 2004 La Banque africaine de développement (BAD) se joint à la communauté internationale pour célébrer la journée mondiale 2004 du sida placée sous le slogan « Féminisation du VIH/sida - Un préoccupation cruciale pour le développement ». La Banque réalisant les faits inquiétants qui démontrent une propagation de l'épidémie, particulièrement chez les femmes et dans toutes les régions, s'est associée au reste de la communauté internationale, des autres acteurs-clés et des populations vivant avec le virus VIH/sida pour renouveler son engagement et continuer à soutenir la lutte contre le VIH/sida.
Le nombre de personnes atteintes du virus VIH est globalement en augmentation et s'est accru de 36,6 millions de personnes contaminées en 2002 à 40 millions aujourd'hui. L'Afrique reste la région la plus sévèrement touchée dans le monde avec 25 millions de personnes porteuses du virus et 13 millions qui ont succombé à l'épidémie. L'Afrique compte approximativement 10% de la population mondiale mais accueille près de 80 % des enfants infectés par le virus dans le monde et 95% des orphelins issus des ravages du VIH/sida. L'épidémie du VIH/sida est la première cause de mortalité chez les adultes entre 15 et 49 ans en Afrique. Alors que des variations sous-régionales existent dans les taux de prévalence, on a pu observer que les taux de prévalence chez les jeunes femmes africaines sont de loin plus importants que chez la jeune population masculine. Les femmes constituent près de la moitié de la population totale infectée par le virus VIH/sida. En Afrique subsaharienne, 58 % de la population infectée par le VIH étaient des femmes à la fin de l'année 2003, de plus les jeunes femmes entre 15 et 24 ans étaient 2,5 fois plus susceptibles d'être contaminées que les jeunes hommes.
Les facteurs favorisant la propagation de l'épidémie chez les femmes et les jeunes filles incluent notamment : l'inégalité entre les genres, l'illettrisme, la misère, les abus et violences, les migration massives tant domestiques qu'internationales, les mouvement de réfugiés, le déplacement des populations, les conflits, les infrastructures inadaptées, le manque d'investissement politique, le caractère déficient de la gouvernance, des pratiques traditionnelles et socioculturelles néfastes.
La prévention, le traitement des femmes et la valorisation du genre afin de permettre aux femmes de jouir de droits égaux doivent être accentués et vulgarisés afin de poser le problème de développement majeur que présente la féminisation du VIH/sida. Dans le cadre de l'appui qu'elle apporte aux stratégies nationales, régionales et globales pour lutter contre l'épidémie du VIH/sida, la Banque compte renouveler son engagement et sa détermination à se joindre aux efforts déployés et aux actions entreprises par les organisations internationales, les institutions multilatérales et les réseaux locaux d'assistance pour lutter contre le VIH/sida.
La Banque continue à soutenir ses pays membres régionaux en matière de lutte contre le VIH/sida et pour la démarginalisation des genres tant au niveau des politiques que des opérations. Face au nouveau défi de développement que représente la féminisation du VIH/sida, aucune institution ne peut prendre isolément l'initiative de gérer l'extrême complexité de la maladie et de ses répercussions. Il est indispensable que les partenaires du développement mènent une action concertée et coordonnée afin de répartir les rôles dans la lutte contre l'épidémie. La Banque s'est engagée à tenir son rôle en étroite collaboration avec les autres acteurs de cette lutte améliorant ainsi son partenariat et son niveau d'investissement et d'impulsion.