Consciente de l'importance, de la priorité et de l'enjeu que représente désormais le secteur privé dans le développement économique, la Banque Européenne de Développement (BEI) se redéploie et se retourne vers l'entreprise privée et concentre son action sur la création d'entreprises. Cette nouvelle orientation de l'action de la BEI, a été concrétisée par l'ouverture officielle d'une antenne à Tunis, la première dans la région du Maghreb et qui devrait être suivie en mai prochain par un bureau semblable au Maroc. Appelé FEMIP (Facilité euro méditerranéenne d'investissement et de partenariat), ce nouvel instrument aura pour mission d'assurer la coordination locale entre les autorités Tunisiennes, les emprunteurs que sont les entreprises privées, le secteur bancaire qui gèrera les fonds mis à disposition par la BEI et les bailleurs de fonds. Des crédits sur 15 ans Par le biais de ce bureau, inauguré le jeudi 9 décembre 2004 par le vice président de la BEI, M.Philippe de Fontaine Vive et le ministre Tunisien du développement M.Mohamed Jouini, siègera à l'avenue Mohamed 5 à Tunis et officiera à partir de janvier prochain en accordant aux banques Tunisiennes des prêts à long terme sur 15 ans qu'elles prêteront dans les mêmes conditions aux entreprises. «On apportera des lignes de crédits de 15 ans aux banques, pour qu'elles puissent prêter plus facilement aux entreprises» dira le vice président de la BEI chargé de la FEMIP lors de cette conférence de presse. Il devra aussi faciliter l'identification de nouveaux projets, ainsi que l'assistance technique et l'introduction de nouvelles techniques de prêts. Consommez ce qu'il y a ! Deux autres messages à retenir de cette visite, le 3ème en une année, du responsable financier Européen en Tunisie. Le premier est, clairement dirigé et adressé au patronat (UTICA) en ce qui concerne le système financier (les banques Tunisiennes). Le message dit en substance, aux entreprises Tunisiennes de «consommer» les aides mises à leur disposition (avec un montant de 19 millions d'euros précise Philippe de Fontaine), avant d'en demander d'autres. «Le système financier doit être plus efficace et les entreprises doivent ouvrir leur capital» pour employer ce qui est mis à leur disposition. «C'est notre demande à la communauté financière et à l'UTICA» lance le vice président de la BEI. Financer les technopôles pour aider le textile Le second message s'adresse essentiellement aux entreprises du secteur textile «Les cinq prochaines années vont être déterminantes pour l'économie Tunisienne» indique De Fontaine Vive en pointant du doigt la «révolution» que connaîtra le secteur textile, du fait du démantèlement des AMF (accords multi fibres). Questionné à ce propos, par un journaliste présent sur la stratégie défensive de l'Europe face au «danger Chinois», le responsable financier Européen prône plutôt l'offensive et précise, pour le cas Tunisien, qu'elle doit se faire par une montée en qualité.
La nouveauté, en la matière, c'est cette disposition de la BEI à aider les entreprises Tunisiennes à le faire «J'ai évoqué des prêts que nous pouvons donner aux technopoles, telles que celle de Monastir (spécialisée en textile), pour faciliter la montée en gamme du textile Tunisien» indique le responsable Européen en parlant de ses entretiens avec les autorités Tunisiennes. Il ajoute ensuite qu'«on est prêt à prêter pour équiper ces technopôles et permettre aux entreprises qui s'y installent de s'équiper en outils et technologies modernes ». La parade se fera donc par la qualité. La qualité doit venir par la veille technologique et l'utilisation des nouvelles technologies. Les technopoles, telles que celle de Monastir, peuvent être la réponse. Aux entreprises et au patronat d'y penser et d'y pousser les acteurs du secteur. Ceux-ci doivent s'y investir, l'argent ne manque pas.