«Quel système économique mondial pour garantir la stabilité et le développement dans le monde ?». C'est le thème du 21ème symposium international du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), tenu comme de tradition, sous le haut patronage du président Ben Ali. Dans son allocution d'ouverture du symposium, prononcée par Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, le chef de l'Etat a dénoncé : «l'usage abusif des instruments financiers sophistiqués qui ont alimenté les manuvres spéculatives et creusé l'écart entre le secteur productif et le secteur financier devenu un circuit distinct et autonome, échappant au pouvoir des autorités de contrôle la compétition débridée et la mondialisation de l'économie qui a donné lieu à une exploitation intensive et souvent incontrôlée des richesses naturelles non renouvelables». Le président de la République a appelé à accorder plus d'importance à la notion de développement humain équitable dont la carence a approfondi l'écart entre les pays et les peuples et a élargi l'aire de la crise financière touchant ainsi les pays en développement. La Tunisie qui, grâce à ses choix prudents de libéralisation économique et financière, a pu temporiser les effets de la crise, a accordé «la priorité à l'affranchissement des opérations financières liées aux activités de l'entreprise économique, ainsi que des investissements directs pour le financement des projets générateurs d'emplois. Le chef de l'Etat a assuré que les réformes économiques et financières seront poursuivies pour une libéralisation totale du dinar avant la fin de l'année 2014 tout comme tous les efforts seront déployés pour améliorer les taux de croissance du pays. Les règles pour limiter la liberté du commerce seront ainsi rectifiées pour une ouverture graduelle des marchés aux produits industriels, aux denrées agricoles et aux services tant dans les pays développés que dans ceux en développement. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale, a rappelé dans son intervention lors de la séance consacrée à la crise économique, ses origines et les mécanismes de prévention de sa récurrence, en soulignant que la Tunisie a mis en place une stratégie visant à limiter au maximum les effets de la crise financière internationale sur le pays. Parmi les mesures les plus importantes, celles du non recours à la levée des fonds dans les marchés internationaux pour 2008/2009, la mise en place de mesures pour soutenir les entreprises et en particulier celles exportatrices, la préservation du système bancaire en y injectant des liquidités pour le financement de l'économie et en révisant à la baisse les taux de la réserve obligatoire de 10 à 7,5% et le taux directeur de 5,25 à 4,5%. Enfin, précisons que le plan de relance économique du pays a bénéficié de 730 millions de dinars pour, entre autres, la réalisation des projets publics d'infrastructure et de développement régional. "La crise financière ne doit plus se répéter", a indiqué Didier Reynders, vice-premier ministre et ministre belge des Finances, président du Mouvement réformateur. Il préconise la nécessité de réguler le secteur financier international et appelle à des modes de surveillance plus efficaces pour limiter les possibilités de délits financiers ainsi que les risques systémiques qui peuvent mener à l'effondrement du système financier international. Il est rejoint, en cela, par Taoufik Baccar qui estime que la communauté internationale doit uvrer à restructurer l'architecture financière planétaire à travers la réforme des institutions financières internationales et le renforcement des systèmes de supervision du secteur financier. «Il faudrait, par ailleurs, assure M. Reynders, mettre en place un référentiel universel pour une meilleure gouvernance financière et surtout pour éviter les crises à répétitions». réformes et de législations qui tendant à amener les établissements de crédit à s'autoréguler.