Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Organisée par la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (CTFCI), la première participation tunisienne collective à Batimat (Paris, 2-7 novembre 2009) a été couronnée de succès. «Nous n'avons pas cherché à ratisser large. Nous avons approché surtout de grandes entreprises pour cette opération-test», explique Mme Nathalie Zribi, chef de service Appui à l'entreprise à la CTFCI. Quatre entreprisesEntreprise Khrouf, Carthago Ceramic (Poulina Group Holding), Tunisie Profilé Aluminium (Groupe Bayahi) et Marbre de l'Ouest (Groupe Abdessalem Ben Ayed)- ont répondu à l'appel, en tant qu'exposants, et elles sont toutes ravies du résultat de cette première expérience. «Cela s'est très bien passé. Nous avons de nombreux contacts, notamment avec des opérateurs d'Algérie à laquelle nous nous intéressons», déclare Hilmi Khrouf, directeur au sein de l'Entreprise Khrouf, spécialisée dans la fermeture métallique et la métallerie pour bâtiment et qui a à son actif l'équipement d'immeubles réputés à Tunis, comme «Le Dôme» aux Berges du Lac de Tunis et «Espace Tunis», à Montplaisir. Et s'il regrette que le pavillon tunisien n'ait pas été «très visible», notre interlocuteur estime que cette première particpation de son entreprise familiale à une manifestation à l'étranger «permet de savoir ce qu'il faut faire pour les prochaines éditions». Venue «surtout pour les Algériens», l'Entreprise Khrouf «a été étonnée de trouver de l'intérêt également parmi les opérateurs français qui sont confrontés à un problème de prix», et cherchent à l'étranger des produits présentant un meilleur rapport qualité/prix, observe Slim Khrouf, gérant de la société. Bien qu'habituée des grands salons internationaux, Carthago Ceramic participe pour la première fois à Batimat. Et bien qu'elle préfère les salons professionnels, cette entreprise de Poulina Group Holding est satisfaite de sa participation à ce salon généraliste français où elle avait pour objectif de faire connaître ses produits aux Français et aux autres», note Selim Zaazaa, Area manager, en charge notamment de l'Europe et du Moyen-Orient. Même son de cloche du côté de «Tunisie Profilé Aluminium», dont le directeur général, Mohamed Maaroufi Ouertani, trouve la participation à Batimat «positive à plus d'un titre». Bien qu'il trouve qu'un «pavillon de 52 m2 est insuffisant pour accueillir quatre entreprises», le n°2 de TPR se félicite d'une «affluence record» et d'avoir des visiteurs de diverses nationalités y compris des Tunisiens, comme l'ont souligné les autres exposants- et d'avoir même conclu quelques contrats. Batimat pourrait ouvrir un nouveau terrain d'action à cette entreprise du groupe Bayahi. «Jusqu'ici nous ne faisions pas de menuiserie aluminium, pour ne pas concurrencer nos clients. Mais TPR dont c'est la première présence à ce salon- pourrait s'y mettre si elle ne trouve pas des prestataires capables de satisfaire la demande d'entreprises françaises qui veulent un produit clef en main», prévient Mohamed Maaroufi Ouertani. Pour la prochaine édition de Batimat, les quatre exposants tunisiens souhaitent que le Cepex qui a partiellement subventionné cette opération, à travers le Famex, qui prend en charge 50% du prix du billet d'avion et de l'édition des supports publicitaires- «s'implique davantage et qu'on prenne un stand plus grand», suggère Selim Zaazaa. Une proposition qu'appuie Slim Khrouf qui estime que l'implication directe du Cepex est importante à plus d'un titre. D'abord, cet organisme «a des équipes rodées à l'export». Ensuite, «sa logistique est importante pour les entreprises qui n'exportent pas encore. Enfin, le Cepex peut mieux négocier avec la direction de Batimat qui avait refusé de laisser participer une entreprise tunisienne d'articles sanitaires, alors que des sociétés chinoises du même secteur y ont été autorisées. Si c'était le Cepex qui avait négocié, cela se serait passé autrement», affirme le gérant de l'Entreprise Khrouf. Bref, un responsable de la Marbrerie de l'Ouest estime que la CTFCI ayant «amorcé un processus, il faudrait maintenant tout faire pour qu'il continue».