Malgré la baisse des ventes de certains secteurs, la hausse des prix des matières premières agricoles et des hydrocarbures, les neuf premiers mois de 2009 sont loin d'avoir été catastrophiques pour Poulina Group Holding (PGH). Le chiffre d'affaires, qui s'est établi à 929 MDT en 2008, pourrait baisser de 1% cette année. Sur les six pôles d'activités du groupe, trois aviculture, agroalimentaire & services, immobilier et emballage- tirent en général assez bien leur épingle du jeu, alors que les deux autres céramique et industrie- sont confrontés à des difficultés plus ou moins sérieuses. Le pôle industriel est celui qui a souffert le plus. Ses réalisations ont été «en deçà des attentes» -le chiffre d'affaires s'est replié de 13% durant le 3ème trimestre, portant la baisse des ventes sur les 9 premiers mois à 14% (126 MDT)-, observe le rapport d'activités des neuf premiers mois de l'année. Pourtant, la direction joue la prudence à fond, car convaincue que «nous ne serons pas encore sortis de la crise en 2012». En gestionnaires avertis échaudés, ils préfèrent prévoir le pire pour ne pas être pris de court le cas échéant. «Notre business-plan pour la période 2010-2012 est basé sur des hypothèses prudentes» tablant sur une poursuite de la crise économique internationale, explique M. Karim Ammar, directeur général de PGH. D'autant que «nous sommes dans des secteurs d'activités où on ne peut pas prévoir ce qui va se passer», justifie M. Abdelwaheb Ben Ayed, président du groupe. La réponse apportée par la direction du groupe aux difficultés que connaissent les deux branches acier et bois- qui pénalisent l'activité de ce pôle illustre la manière dont le «navire» PGH est piloté de manière à lui permettre de ne pas trop souffrir et trop longtemps des problèmes tant exogènes (crise) qu'endogènes (incapacité de la direction de l'entreprise à tenir ses engagements et atteindre les objectifs fixés. Les contre-performances de la branche acier étant imputables à la conjoncture baisse des exportations sur l'Union européenne-, PGH essaie de développer ses ventes en Algérie et en Libye pour compenser la baisse. Les problèmes de l'activité bois étant de toute autre nature, «nous avons décidé de changer la direction en place et de stratégie», indique M. Abdelwaheb Ben Ayed. D'ailleurs, PGH, dont l'expansion est un tant soit peu freinée par le manque d'idées de projets et de bons managers, «est obligé tous les ans de remercier 3 à 5 directeurs généraux», complète le patron du groupe. Grand consommateur de matières premières agricoles, PGH entend désormais mieux se prémunir contre à la fois la hausse des prix et, plus grave, le risque de pénurie, en se constituant des réserves. «La Chine a des silos couvrant ses besoins pour six mois, nous nous voulons le faire pour trois mois», révèle le patron du groupe. Mais mis à part ces aménagements, «la stratégie du groupe pour la période 2010-2012- reste inchangée, l'objectif étant toujours- de se renforcer sur les activités clés, que le management considère comme présentant le plus d'opportunités de croissance et de rentabilité, et cela malgré les difficultés connues sur les 12 derniers mois dues à la conjoncture internationale», mentionne le rapport d'activités pour les 9 premiers mois de 2009. Des difficultés qui vont probablement se poursuivre mais qui n'empêchent pas la direction de PGH de tabler sur un taux de croissance de 15% en 2010 et de «20 à 25%, si la conjoncture est meilleure», annonce M. Abdelwaheb Ben Ayed. Pour la période de business-plan -2010-2012-, le groupe s'attend à une croissance du chiffre d'affaires de 11%, en dépit des difficultés inhérentes à la situation économique internationale.