'Ce n'est pas à l'Université que se fait la Révolution'', disait Jean Guéhenno. Certes ! Et, à l'entendre, on craindrait que la vénérable institution ne soit devenue trop réfractaire pour participer réellement à notre ici-bas empirique. Mais ce n'est pas du tout l'avis des gens des Nations unies dont un haut responsable a appelé cette semaine à une nouvelle culture 'de responsabilité sociale intellectuelle'' et a encouragé les universités à travers le monde à apporter des idées pour résoudre les problèmes qu'affronte la planète. 'Le temps est venu pour une nouvelle culture de responsabilité sociale intellectuelle qui fait sortir l'enseignement, l'apprentissage et la recherche hors des salles de classe, des laboratoires ou des campus pour aider à trouver des solutions aux problèmes réels auxquels sont confrontés les vrais gens'', a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations unies à la communication et à l'information, Kiyo Akasaka, lors du Sommet mondial sur l'innovation en matière d'éducation (WISE) à Doha (Qatar). En vérité, M. Akasaka parle du projet intitulé 'Impact universitaire'' qui a été rejoint par plus de 250 universités et institutions jusqu'à présent, avec l'idée que chacune s'occupe d'une activité qui puisse contribuer directement à la réalisation d'un des Objectifs du Millénaire pour le développement. Tout cela est extraordinaire de vision participative mais il nous semble comme autant d'utopies quand on connaît un tant soit peu la réalité des universités. Comment elles vivent ? Comment elles évoluent ? Produisent-elles des diplômés capables de se frayer un chemin ? Ses liens avec le monde de l'entreprise, là où va désormais le plus clair des effectifs, sont-ils solides ou, du moins, réels ? Et on peut poursuivre sur cette lancée L'idée de base, c'est que les universités ont déjà fort à faire avec leurs petits problèmes endogènes et leur petite cuisine interne. Pour tout dire, elles sont continuellement à la recherche de leur âme, de ce qui les fait exister et vibrer, et qu'elles ne sont peut-être pas assez fortes pour vraiment nous prêter main forte dans un domaine aussi compliqué que le développement national et international.