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Stratégie d'innovation
Industrie
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 04 - 2011

Par Nouredine ben mansour, Ex-directeur au ministère de l'Industrie
Le processus d'innovation est devenu une partie intégrante de la stratégie et du développement économique et on lui accorde toute l'attention stratégique. Cette nouvelle donne est une possibilité pour la création de la richesse, non pas seulement pour l'entreprise mais pour l'ensemble de la société. De ce fait, un solide avenir industriel ne verra le jour que si les chefs d'entreprise fournissent plus d'effort envers ce processus et y prennent part activement avec une conscience professionnelle, un esprit responsable et solidaire envers le tissu industriel du pays en tant que tout et non en tant qu'industrie séparée, car dans le fond, ce qui important c'est l'intérêt du futur de l'industrie locale, facteur de progrès et de création d'emploi.
Pour assurer une suite favorable et un avenir certain à ce nouveau dispositif, il est de grande importance de bien mettre en place une sorte de conseil de bonne pratique dont le rôle primordial est la formulation de la stratégie d'innovation, avec des programmes bien définis et ciblés dans le temps et deuxièmement d'assurer le suivi, le contrôle et l'évaluation ainsi que les correctifs à apporter en cas de nécessité. La stratégie de l'innovation peut cibler les différents termes, mais il est plus pratique de cibler le court et le moyen terme, et ce, à cause de la rapidité du changement de l'environnement économique à travers les marchés, car le cycle de vie des industries et aussi des produits se raccourcit de jour en jour puisque tout bouge et change en même temps, d'où le marché est en inondation continue de nouveautés. Aussi, cette stratégie doit bien définir les futures orientations industrielles, surtout celles qui déterminent les priorités qui donnent accès à de futures activités qui permettent la création de nouveaux emplois.
La bonne marche de ce mécanisme est tributaire d'un financement qui assure aisément son fonctionnement à l'instar de la mise à niveau qui puise son financement du Fodec. Donc, on doit lui garantir un moyen de financement efficace qui aidera l'innovation à se concrétiser et devenir des projets palpables générateurs de modernisation et de nouveautés.
La mobilité internationale des personnes
Eviter le déclin des entreprises passe par un bon choix de partenariat et une politique orientée vers la mobilité des personnes bien qualifiées, qui sont des porteurs de nouvelles idées, ainsi que de nouvelles connaissances acquises ici et ailleurs.
L'ère actuelle, l'ère de l'informatique, est caractérisée par un développement économique attiré par les nouvelles connaissances. Cette nouvelle donne a entraîné une certaine pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans plusieurs secteurs de haute technologie. Tout cela a contribué avec force à appuyer davantage l'enseignement et la formation dans les branches de technologie à haute valeur ajoutée. Il faut noter que plus du tiers des technologues exerçant en Amérique sont d'origine étrangère. En France, on compte plus de 22.000 doctorants étrangers, représentant plus de 30% des étudiants inscrits en doctorat et le nombre global d'étudiants étrangers dans ce pays est de l'ordre de 250.000. Dans les pays de l'Ocde, plus de 2 millions d'étudiants étrangers sont inscrits dans des universités et des écoles d'enseignement supérieur. La mobilité internationale est devenue aujourd'hui une partie intégrante des stratégies des Etats, c'est un processus d'accumulation de savoir-faire tellement nécessaire pour le renforcement de la recherche et du développement dans les institutions scientifiques ou dans les entreprises et de là certains pays ont déjà mis en place des dispositifs bien budgétisés pour attirer davantage les étrangers hautement scientifiques. L'innovation ciblée passe par ce processus. Von Braun, le père du 1er missile balistique américain, était un Allemand et non un Américain. Zouil, le chimiste, prix Nobel, était égyptien et non américain. Heureusement qu'en Tunisie, dernièrement, on a bien compris l'importance des industries à haute valeur ajoutée pour l'avenir du pays, et on a mis toute une stratégie pour la circonstance qui aura sûrement un impact positif sur le développement économique du pays, et fera sortir la Tunisie d'un pays à industrie à faible et moyenne valeur ajoutée à un pays d' industrie à haute valeur ajoutée tellement nécessaire pour la concrétisation des objectifs futurs qui donneront un appui fort considérable pour l'indépendance industrielle du pays. C'est avec ce type d'industrie qu'on pourrait avoir des universités et des écoles qui fourniront des technologues dans l'avenir. Fini le temps des industries à faible valeur ajoutée. Cette nouvelle compréhension de la mobilité internationale est un moyen de grande importance quant à l'équilibre du marché du travail à haute valeur ajoutée, où les scientifiques et technologues sont ses bases et ses fondements. Sans ces gens, l'entreprise n'a plus de sens et quelle que soit sa capacité financière, elle aurait une fin malheureuse. Cette mobilité a pris une dimension internationale, pour devenir une internationalisation de l'enseignement supérieur qui comprend la délivrance des certificats et des diplômes dans le cadre de partenariats établis entre certains pays ; l'enseignement à distance au moyen des TIC, et enfin la mobilité des programmes sur certaines conditions. Pour accélérer la mobilité internationale dans le domaine cité en haut, il faut avoir une offre de formation de qualité qui va de pair avec les demandes du marché du travail, la reconnaissance réciproque des diplômes entre pays d'accueil et pays d'origine et enfin la maîtrise de la langue du pays d'accueil (très souhaitée) en plus de la maîtrise de l'anglais.
Obligations de l'entreprise
Les entreprises doivent aussi apporter leur contribution directe, non à partir, seulement, du Fodec, dans le financement de ce dispositif et par une participation directe selon l'importance de l'entreprise, car le Fodec est en fait une contribution collective de tous les citoyens actifs.
Pour faire réussir davantage cette nouvelle orientation industrielle, il est du devoir de chaque entreprise, surtout celle qui a les moyens adéquats, de mettre en place un dispositif, même en miniature de gestion des idées. Il permet de donner une impulsion en direction de la création de nouvelles opportunités. Pour cette raison, l'entreprise tunisienne doit sortir de son état actuel et doit apprendre à gérer les idées et les recommandations de son personnel.
L'innovation passe aussi par le management des idées quelle que soient leurs natures et provenances, qu'elles parviennent d'un ingénieur ou d'un salarié, l'essentiel est de leur donner une importance et ne pas les négliger, car au fond de toute idée il y a un grain de vérité. Collecter les idées, les trier et les confronter une à une, sans distinction, sont en fait un chemin d'enrichissement pour l'entreprise.
Les entreprises, qui ont réussi à travers le monde, ont déjà instauré ce dispositif, dirigé par des gens qui ont une culture assez large et ont une bonne connaissance commerciale et technique, facteur déterminant quant au choix des idées nouvelles.
Aller de l'avant c'est le cœur de tout acte d'innovation; mais ce n'est pas la grandeur d'une entreprise qui fait sa performance. La petite entreprise peut innover mais elle ne sait pas gérer car il n'y a pas de conflits (le nombre du personnel est restreint) et faute de moyens d'organisation. Tandis que la grande entreprise peut gérer mais elle ne sait pas innover car elle est pleine de conflits et d'intérêts personnels, d'où les décisions d'amélioration et d'innovation qui sont prises en retard. Aussi l'innovation n'est pas limitée seulement aux scientifiques; car plusieurs nouveautés étaient le fruit d'une observation d'un simple opérateur ou employé. C'est l'observation en continu, l'autocontrôle et la participation aux décisions qui motivent les gens à proposer de nouvelles solutions, moteur essentiel pour l'innovation et l'amélioration en continu.
Tous les chefs d'entreprise sont conscients de l'importance de l'innovation sur la vie de leurs entreprises et surtout en période de déclin; à ce moment-là, ils s'aperçoivent de leurs indifférences vis-à-vis de cet avantage. Ils savent que leurs concurrents, qui ont réussi, ont pris cette activité comme faisant partie de leurs affaires. Ils étaient assis, à l'aise dans leurs fauteuils, discutant avec le responsable technique de son intention de passer à l'acte d'innovation car s'il s'est aperçu que son rival et concurrent est en train de revoir ses produits d'une façon plus innovante et plus que ça, il a commencé à s'apercevoir que son chiffre d'affaires baisse pour certains produits. Il est conscient de cette défaillance, voire il a senti un peu tôt ou plus exactement il a décelé les premiers symptômes des menaces. Il a donné ses instructions pour examiner cette situation et encore une fois à la réexaminer et puis encore et ainsi de suite, sans s'apercevoir que le temps passe et que la situation empire de jour en jour. Elle n'est plus maîtrisable, tous les responsables sont unanimes pour signifier que les produits de l'entreprise ne sont plus performants. Ils ont subi une déformation devant les clients c'est-à-dire qu'ils ne sont plus ni attirants ni attrayants. En un mot, des produits en agonie. C'est le commencement du déclin. Cet exemple vivant nous montre comment une entreprise prospère se retrouve du jour au lendemain dans une situation difficile et nous donne la preuve de l'importance des améliorations en temps réel, car en fait celles-ci permettent à ladite entreprise de ne pas se trouver dans ce genre de situation et lui évitent aussi de se voir obliger d'entamer une action de redressement.
La réalité allemande
La recherche et l'innovation en continu, en plus du sérieux et de la discipline du travailleur allemand, ont fait de l'Allemagne une puissance économique et industrielle de premier ordre. L'excédent de sa balance commerciale est de 170 milliards d'euros. Cette positivité est la conséquence de quelques aspects, à savoir :
Les exportations des produits sont renforcées par la croissance économique de quelques pays, surtout la Chine et les USA.
L'Allemagne se trouve avec force dans plusieurs secteurs et marchés et s'est renforcée en Europe centrale et dans les pays de l'Est.
Les difficultés de la France viennent surtout de sa faible intégration industrielle et sa présence dans les pays émergents ainsi que d'une mauvaise spécialisation. L'industrie française génère de faibles gains de productivité par rapport à celle de l'Allemagne.
L'industrie allemande fournit 37% du PNB et de l'emploi, une part équivalente à celle du Japon et supérieure à celle de la France.
Son économie est orientée, principalement, vers les activités productives et innovantes à haute valeur ajoutée. Elle est spécialisée dans les produits de consommation à haute valeur ajoutée qui exigent un savoir-faire et une technologie de pointe. Ses principaux domaines sont la chimie, les machines-outils, les biens d'équipement, les produits pharmaceutiques, l'automobile et autres.
Les facteurs qui ont fait de l'Allemagne une puissance industrielle sont la haute technicité et la technologie qui sont le résultat de la relation entre la recherche et le développement d'une part et l'industrie d'autre part, sans oublier l'étroite collaboration entre les banques et l'industrie.
Tout progrès ne passe que par une élimination complète de la bureaucratie de tout genre. Cette bureaucratie est responsable de plusieurs mauvaises situations de l'entreprise.


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