Riadh Zghal en est la présidente, mais pas seulement, c'est une brillante économiste et sociologue, professeure en gestion et titulaire d'un doctorat en sociologie. Depuis la création de l'Association, les membres ont fait un point d'honneur à organiser régulièrement des rencontres appelées «Café Entreprendre». Samedi 13 février, les participants ont pris leur café autour du thème «Pour un modèle de développement de l'entrepreneuriat en Tunisie». Selon Riadh Zghal, malgré les cadres législatifs et incitatifs encourageants le développement de l'entrepreneuriat dans notre pays, les insuffisances persistent. Elles se rapportent entre autres au manque de transfert technologique de l'université vers le milieu des affaires, manque de culture de prise de risque, un effet inégal de l'environnement régional ainsi qu'une diversité des promoteurs potentiels : ceux qui sont motivés, ceux qui viennent par dépit en l'absence d'un emploi salarié ou ceux qui cherchent à profiter d'une opportunité de crédit de la BTS. Parmi les difficultés freinant la création entrepreneuriale, citées par les représentants des structures d'appuis, il y a la disponibilité de fonds propre, le profil même du futur entrepreneur qui manque d'ambition et d'esprit d'initiative et dont la motivation laisse à désirer. Sur un autre volet, on a relevé l'inexpérience, la lourdeur des procédures administratives et le financement par les institutions dédiées. D'un autre côté, il y a des entreprises qui réussissent pour des raisons tout à fait évidentes réunissant la détermination, la formation et l'expérience, le sérieux, de bons rapports avec l'environnement ainsi que des qualités entrepreneuriales impliquant les relations avec le milieu, la méthode, la patience, la ténacité, l'esprit d'initiative, l'audace ainsi que la disponibilité des ressources financières et le soutien des organismes d'appui. Riadh Zghal ne s'est pas arrêtée dans son étude à préciser les raisons de la réussite ou de l'échec de l'entrepreneuriat ou à effectuer un inventaire des organismes de soutien ou des incitations légales pour encourager l'entrepreneuriat, elle propose -en bonne économiste qui ne perd jamais de vue la dimension pratique- les actions qui doivent être entreprises pour booster la création d'entreprise. Pour elle, les facteurs de succès dépendent essentiellement du promoteur, les centres d'appui sont des catalyseurs et non des déterminants. Ainsi, il faut s'assurer que le promoteur potentiel est motivé, a reçu les formations adéquates sur les plans managérial et technique. Il faut donc agir sur la dimension psychologique du promoteur pour le préparer à l'initiative, la persévérance, la créativité, la prise de risque Sans oublier de le préparer à communiquer avec les divers intervenants dans le processus de création. Pour ce, il faut que les structures soient dotées des capacités humaines qualifiées et compétentes, que leurs moyens logistiques soient meilleurs et que les procédures d'accompagnement des nouveaux promoteurs soient personnalisées. Il faudrait également que les futurs entrepreneurs soient parrainés par des hommes d'affaires seniors (mentoring), une pratique inexistante dans notre pays tout comme les business angels qui existent dans des pays qui croient en la force d'une idée et la financent. Riadh Zghal appelle enfin à consolider les programmes d'aide à l'entrepreneuriat existants et à renforcer les institutions. L'étude réalisée par Pr Zghal est assez complète, nous avons essayé d'en présenter quelques idées mais il serait intéressant pour tous ceux qui sont intéressés par l'entrepreneuriat en Tunisie et les conditions pour sa réussite de la consulter intégralement.