Depuis une année, le site Continental de Clairoix (Oise, France) a annoncé la fermeture de ses portes, quasiment au même moment, le site Continental Automotive (Bizerte, Tunisie) devait commencer son activité. La direction des ressources humaines du fabricant de pneumatiques a proposé à 600 de ses anciens salariés -licenciés dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (!), 60 offres de reclassement émanant dudit site tunisien : une obligation légale qui passe pour une provocation cynique compte tenu du niveau du salaire annoncé (137 euros = 260 DT). Entre le marteau et l'enclume, le groupe allemand tenu de respecter le code du travail se justifie: «Ce poste en interne [opérateur de production] correspond aux qualifications des ex-salariés de Clairoix et la langue parlée est le français, ce qui nous oblige à le proposer. Une entreprise a été condamnée pour ne pas avoir respecté ces obligations», mais «si cette rémunération est conforme aux standards de ce pays, elle est très inférieure aux minima en vigueur au sein de Continental France», indique un porte-parole. Parallèlement, le Comité d'entreprise bloque toujours les procédures prudhommales individuelles, et la responsable de communication contactée depuis la semaine dernière préférait ne pas communiquer