Le commerce électronique ou e-commerce a réalisé de grands bonds en avant ces dernières années, c'est un secteur qui, contrairement à d'autres, ne connait pas de crise, sa croissance est à deux chiffres. En 2009, il a connu une augmentation de 30% par rapport à 2008 avec une particularité, parmi les plus grands consommateurs du e-commerce, les retraités représentent 13% du total. D'ici 2014, les activités du e-commerce généreront 40 milliards au Royaume-Uni, 27 milliards en Allemagne, 17 milliards en France et 248,7 milliards $ aux USA Ce commerce qui vise la réduction des coûts et la maximisation des marges commerciales, qui facilite les échanges d'informations et uvre pour une croissance de la productivité et des ventes tout en développant de nouveaux marché et promouvant les services et les produits à l'export, n'arrive pourtant pas à décoller réellement dans notre pays. Pour le développer de nouvelles applications et outils simples et sécurisants doivent être utilisés sur internet tout comme il s'agit de l'adaptation des infrastructures large bande et de garantir les besoins de sécurité des communications, la cryptologie, les moyens de paiement, les progiciels et la législation sans oublier une composante importante qui se rapporte à la protection du consommateur. « Près d'un million de Tunisiens sont aujourd'hui abonnés à des lignes internet haut débit, nous ambitionnons en 2014 d'élever la capacité du réseau à 100 Giga-bite par seconde, alors qu'aujourd'hui nous sommes à 27,5 GB/S et que nous étions à 1,2 GB/S en 2006 » a tenu à préciser Lamia Chaffai Sghaier, Secrétaire d'Etat chargée de l'informatique, de l'Internet et des logiciels libres. Pour la Tunisie, a précisé la Secrétaire d'Etat, il est impératif de développer le e-commerce ainsi que le m-commerce pour renforcer la compétitivité des entreprises et les aider à profiter des nouvelles ressources engendrées par le développement des nouvelles technologies de l'information et de communication. Sans oublier la décision gouvernementale de consacrer 0,5% du chiffre d'affaires des opérateurs et des entreprises actives dans le secteur pour la recherche et le développement alors qu'aujourd'hui on en est à 0,15%. En Tunisie et à ce jour le e-commerce peine à décoller réellement tout comme le m-payement. Certains attribuent cette réticence au manque de confiance du e-consommateur, au refus des commerçants de lancer leurs propres sites marchands, au coût du transport jugé trop élevé par rapport à la valeur de la transaction, à une mauvaise communication institutionnelle ou encore à un retard sur le plan réglementaire. Samir Jerbi, directeur commercial et marketing à la Poste tunisienne et invité du forum, a expliqué pour sa part que les choses sont en train d'évoluer du moins au niveau de la Poste qui s'est dotée de nouveaux moyens comprenant un backoffice moderne, un interfaçage entre les commerçants et les différents intervenants, un tracking des commandes et de la livraison ainsi que la production d'informations en ligne en direction des commerçants. Les choses bougent car les prestations de la poste souffraient de l'absence d'un espace approprié, d'une équipe non spécialisée, d'un système d'information inexistant, d'un étiquetage manuel souvent bricolé et de l'absence de traçabilité. En 2009, 994.428 opérations ont été réalisées via le portemonnaie électronique e-dinar smart, grâce à l'usage du e-banking (chèques postaux en ligne) les opérations transfert ont atteint les 1.640 MD via Internet en 2009 quand à la plate forme de paiement de factures: www.fatouranet.poste.tn , elle n'a pas dépassé les 19.637 opérations en ligne en 2009. Trop peu pour un pays dont les utilisateurs d'internet sont estimés à 3.520.000 à fin 2009, ce qui équivaut à 35 usagers pour 100 habitants. Le problème serait-il culturel ou communicationnel ?