Le forum «Globalisation du Commerce : Quelle place pour la femme méditerranéenne ?» organisé récemment à Hammamet en marge d'"Expofemina", salon dédié à l'art d'entreprendre au féminin, aurait eu au moins le mérite d'éclairer invités et participants sur des thématiques importantes se rapportant à des concepts tels le commerce électronique, la franchise ou encore la grande distribution. «Pour faire face à la crise qui a frappé le monde en 2009 . nous sommes dans l'obligation de rechercher d'autres niches et d'autres opportunités d'échanges, de partenariat et de croissance pour sauvegarder les postes d'emplois actuels et en créer d'autres encore et encore», avait déclaré, à l'occasion du forum, Faouzia Slama, présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprise (CNFCE). D'abord, la franchise dans un pays qui, comme l'a déclaré Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, emploie près de 300 mille commerçants, participe au PIB à hauteur de 10%, réalise des investissements de l'ordre de 250 MDT (près de 2% de la totalité des investissements dans notre pays) et un taux d'employabilité du secteur à hauteur de 10%. Le renforcement des concepts des enseignes et de marques dans notre pays uvrera au développement de la pratique de la franchise, consolidera la petite et moyenne distribution et participera à la création de postes d'emplois pour les diplômés du supérieur surtout après la promulgation d'une loi sur la grande distribution comprenant des clauses visant une nouvelle organisation du secteur du commerce dont la création de centrales d'achats, l'encouragement de pratique de la franchise à l'échelle nationale ainsi que l'aide aux petits commerces pour un meilleur développement. Car «le commerce de proximité est très peu organisé, il est dispersé et difficilement bancable», verdict d'Ahmed Karam, DG de l'Amen Banque. Ce commerce est donc appelé à être mieux organisé et plus que tout aurait besoin de microcrédits du genre offert par des associations telle Enda que prêts bancaires en bonne et due forme. A ce jour dans notre pays, le développement de la «Distribution moderne» reste toujours en dessous des normes internationales et n'occupe que 20% du terrain, ce qui laisse aux petits commerces la part du lion sur le marché national. La grande distribution avec son apport dans la création d'entreprises généralistes ou spécialisées et à haute valeur ajoutée et dans la création d'emplois hautement, moyennement et faiblement qualifiés, ne pourrait supplanter le commerce de proximité malgré ses insuffisances. Le commerce électronique : marginal Le commerce électronique, une nouvelle tendance qui se développe dans le monde et peine à trouver ses marques dans notre pays, pourrait éventuellement susciter une nouvelle dynamique dans des activités à haute valeur ajoutée à condition de bénéficier des conditions nécessaires à son épanouissement. «Le commerce électronique joue aujourd'hui un important rôle dans la réduction des coûts et la maximisation des marges commerciales et la facilité de l'échange des informations», a indiqué Khadija Ghariani, secrétaire générale de l'AICTO, qui en a parlé à l'occasion du Forum. Ce commerce uvre également à la croissance de la productivité et des ventes, au développement de nouveaux marchés et de nouveaux horizons et à la promotion de nouveaux services et produits à l'export. «Dans notre pays, la situation du commerce électronique reste marginale, et ce pour plusieurs raisons, assure Tarek Lassadi de l'agence de voyage «Traveltodo», dont la faible bancarisation des jeunes, surtout élèves et étudiants, les cartes bancaires utilisées plus pour le retrait que pour le paiement et le nombre très réduit de cartes bancaires internationales permettant d'acheter en devises». D'un autre côté, les sites marchands ne sont pas très nombreux sans oublier l'absence de promotion de ces sites, et des avantages qu'ils offrent. Un cas de projet pourtant réussi : celui de Traveltodo, qui a réalisé à elle seule, plus de 15.000 transactions en ligne sur son site en 2008, pour passer à plus de 30.000 transactions en 2009 et générer 70.000 clients au cours de cette année. Il reste que 11% seulement des clients Traveltodo font une transaction complète de bout en bout et payent avec leurs cartes bancaires sur le site, 80% réservent sur le site et payent off line dans les 13 points de vente. Sur un autre volet mais pas loin du commerce électronique, celui mobile, équivalent du commerce électronique appliqué aux réseaux sans fils (téléphonie mobile) au lieu de réseaux informatiques (internet) est aujourd'hui en train de bouleverser les habitudes des consommateurs et des commerçants, assure Khadija Ghariani. Rappelons à l'occasion que le mDinar, le tout premier service de paiement et de transfert d'argent par téléphone mobile en Tunisie sensé voir le jour après avoir été l'objet d'une conférence de presse associant la BIAT, Tunisiana et la société promotrice, n'a pas encore mis sur le marché. Allez savoir pourquoi ? En attendant et dans le monde, En 2009, eBay a réalisé un chiffre d'affaires de 500 millions de dollars grâce à son site transactionnel sur mobile et le portage de Paypal sur iPhone. Plus d'une centaine d'e-commerçants américains ont développé des sites et application de m-commerce, qui devraient connaître un beau succès en 2010. Le Forum, organisé par la CNFCE et financé par le programme européen d'aide aux entreprises Invest in med, a vu la participation de près de 20 entrepreneures en provenance du Maroc, Algérie, Libye, Slovénie, de Turquie et d'Italie en plus des 123 entrepreneures tunisiennes. Les thématiques, à partir desquelles ont été traitées les nouvelles tendances du commerce à l'international, toucheraient pour une fois et au même titre aussi bien les entrepreneurs (hommes que femmes), car sur le terrain et s'agissant de ces nouvelles activités tout le monde est à égalité.