L'espoir qu'ils puissent arriver à un accord avec Al Jazeera Sports leur permettant d'obtenir les droits de la diffusion terrestre des matchs de la prochaine Coupe du monde (et celle de 2014) étant très faible, les pays arabes veulent négocier à l'avenir avec la FIFA. Qui pose des conditions. Les téléspectateurs arabes pourront-ils regarder les matchs de la Coupe du monde 2010 ? Après l'échange cordial mais franc, entre M. Slaheddine Maaoui, directeur général de l'Arab States Broadcasting Union (A.S.B.U.), et Niclas Ericson, directeur de FIFA TV, lors d'un atelier -le plus chaud de cette manifestation- organisé en marge de la Conférence Permanente de l'Audiovisuel Méditerranéen (COPEAM, Paris, 8-11 avril 2010), il demeure un petit tout petit- espoir que les Algériens et les Egyptiens ne soient pas les seuls arabes à accéder aux matchs de la prochaine Coupe du monde en Afrique du Sud. «Les discussions sont en cours, et il reste deux mois» avant ce rendez-vous, observe le représentant de la FIFA. «Nous sommes en contact avec Al Jazeera», confirme le patron de l'ASBU. Sauf que, bémol, les jeux sont fort probablement faits, non seulement pour la Coupe du monde 2010, mais fort probablement aussi pour celle de 2014. Certes, l'ASBU a demandé à la FIFA d'intercéder auprès d'Al Jazeera pour l'inciter à être plus conciliante dans ses négociations avec les pays arabes. Mais le directeur général de l'ASBU est pessimiste quant à la possibilité de parvenir à un accord avec la chaîne Qatarie permettant aux pays arabes de diffuser ces matchs sur leurs réseaux de télévision terrestre. «Pour la Coupe du monde 2010 et 2014, les jeux sont faits», estime M. Maaoui. D'autant que la chaîne détentrice des droits de ces deux manifestations -Al Jazeera Sports, en l'occurrence-, ne semble guère disposée à un compris sur le prix de cession. L'attitude de ses responsables au sujet des conditions d'acquisition par l'Algérie des droits de diffusion de 22 matchs de la prochaine Coupe du monde en dit long sur l'esprit qui les anime. «Lorsqu'ils ont appris, après le rachat du bouquet sportif de la chaîne A.R.T., que nous avions obtenu ces droits pour 15 millions de dollars, ils nous ont dit qu'ils ne nous les auraient jamais cédés à ce prix-là», témoigne un responsable de la télévision algérienne. On imagine mal, dans ces conditions, qu'Al Jazeera Sports et les pays arabes puissent arriver à un accord. Aussi, la mort dans l'âme, ces pays regardent aujourd'hui au-delà des deux prochaines éditions de la Coupe du monde et reportent leurs espoirs sur la FIFA pour se garantir l'accès aux droits des matchs de la Coupe du monde 2018 et 2022. «Oui, nous sommes prêts à discuter», répond Niclas Ericson. A deux conditions. D'abord, il faudrait que les pays arabes -que le directeur de FIFA TV pense «aujourd'hui plus aptes à décrypter nos intentions et exigences»- soient disposés à négocier à l'avance. Ensuite, ces pays doivent «faire une offre compétitive, sans quoi cela ne peut pas marcher».