D'abord, c'est structurel, a fait remarquer représentant résident de la BM en Tunisie lors d'un dîner-débat organisé le 20 septembre 2010 à Sfax à l'initiative conjointe de la section de l'Institut arabe des chefs d'entreprise (IACE) dans la région et la représentation de la Banque mondiale en Tunisie, car la capacité d'absorption des diplômés du supérieur par les structures productives est limitée (contre une bonne absorption des secteurs de l'administration publique, des banques, des assurances…). Un diagnostic à la loupe du chômage en Tunisie a été, en effet, dressé devant un parterre d'hommes d'affaires, de juristes, d'experts-comptables, d'universitaires, de banquiers et autres, par l'expert qui a déjà passé une période de 3 ans en Tunisie et se prépare à regagner Washington prochainement au terme de sa mission qui lui a permis de bien connaître la Tunisie. Tout en se félicitant des réalisations et réformes accomplies en Tunisie en matière d'ouverture et d'intégration économiques, d'attraction des IDE, de création d'emploi, d'enseignement et d'éducation, de développement durable et de concrétisation des Objectifs du Millénaire, M. Diop a tenu à mentionner qu'un effort encore plus soutenu est à déployer pour réduire le taux de chômage et améliorer l'employabilité des jeunes, particulièrement parmi les détenteurs de diplômes de l'enseignement supérieur. Dans son intervention intitulée "Revue des politiques de développement en Tunisie: vers une croissance tirée par l'innovation", l'expert de la BM plaide pour la mise en place d'une stratégie d'innovation équilibrée et basée à la fois sur la création de nouvelles technologies et l'adoption et l'adaptation de technologies créées au-delà des frontières du pays. Selon lui, d'autres mesures non moins importantes sont recommandées à l'image d'une consolidation de l'efficacité de la politique de recherche et développement, une amélioration de la qualité de l'offre de compétence, un renforcement du cadre de financement de l'innovation et des secteurs hautement stratégiques… Par ailleurs, les participants au dîner-débat -qui a été parfaitement organisé par la section de l'IACE de Sfax avec le concours de la société Sopal et la banque ATB-, ont donné réplique à l'intervention de l'expert de la BM en évoquant une longue liste de questions et de problématiques se rapportant, entre autres, à la mission de l'institution financière internationale en Tunisie, son efficacité, et les rôles qu'elle peut jouer en vue d'appuyer les efforts du gouvernement tunisien visant à relever les défis de la période à venir. C'est dans ce cadre là d'ailleurs que Maître Farhat Toumi s'est interrogé sur les perspectives d'une réglementation du métier de Mandataire de la propriété industrielle qui contribue à bon escient à la valorisation des résultats de recherche et des brevets d'invention, du reste très indispensable pour atteindre l'objectif d'amélioration de la capacité de l'entreprise pour laquelle avait plaidé M. Diop dans son intervention. Pour sa part, Mme Ben Dali, expert-comptable, s'est déclarée "inquiète" du statut actuel des sociétés de gestion de fonds qui ont tendance à "souffrir" d'une confusion avec la Sicar. M. Hédi Zeghal, ex-ministre et ex-président et fondateur de la section de l'IACE de Sfax dont la création date de 1990, a manifesté le vœu de voir la Banque mondiale appuyer la Tunisie dans la restructuration du système éducatif de manière à lui conférer encore plus d'efficience et à améliorer encore plus l'employabilité de diplômés de l'université. Les participants au débat ont soulevé de nombreuses autres questions se rapportant aux moyens de pallier à l'inadéquation entre les besoins du marché d'emploi et la formation universitaire, l'autonomie de gestion de l'université, la flexibilité de la législation du travail et l'externalisation de l'emploi. Le dîner-débat qui a été ouvert par M. Adel Chàari, président de la section de l'IACE de Sfax et savamment dirigé par l'universitaire Néji Baccouche, a démarré par une brève intervention introductive de Madame Eavan O'Halloran, expert de la Banque mondiale (BM) et chef de file de l'équipe de rédaction du document fixant le CSP pour la période 2010-2013. Moins rigoureuse et plus optimiste que son collègue, Mme O'Halloran a conclu son intervention sur "Le Cadre de Partenariat stratégique (CPS) en faisant savoir qu'il s'agit d'un "autre engagement stratégique envers la Tunisie constituant une excellente opportunité qui nous encourage à continuer le partenariat avec ce pays". Quatre grands projets financés par la BM en Tunisie L'année 2010 est marquée par l'approbation de financement de quatre grands projets en Tunisie par la Banque mondiale entrant dans le cadre du Cadre de Partenariat Stratégique (CPS). D'un montant global dépassant les 190 millions de dollars américains, ces projets touchent aux domaines de l'emploi, de l'environnement, du développement rural et des énergies renouvelables. 1- Prêt politique de développement de l'emploi Montant du prêt: 50 millions de dollars (date d'approbation: 1/7/2010) – L'organisme d'exécution est le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi ; 2- Projet d'amélioration de la gestion de rejet des eaux usées traitées dans la mer méditerranéenne Montant du prêt: 68,63 millions de dollars (date d'approbation: 17/6/2010) – L'Office national de l'assainissement (ONAS) est chargé de l'exécution de ce programme. 3- Projet communautaire de développement rural Montant du prêt: 67,66 millions de dollars (date d'approbation: 17/6/2010) – Deux ministères sont chargés de l'exécution de ce programme : celui de l'Environnement et de Développement durable, et l'Agriculture. 4- Projet du parc éolien et de finance carbone de Sidi Daoud Montant du prêt: 5 millions de dollars (date d'approbation: 5/4/2010).