L'emploi des diplômés du supérieur nécessite, en général, une approche particulière. Il en est ainsi pour les métiers de la documentation. Comment se présente la situation actuellement ? Quelles sont les perspectives d'avenir ? Une conférence nationale de sensibilisation est organisée à Tunis depuis hier et se prolonge jusqu'à aujourd'hui, pour traiter ces questions. Représentants de l'Utica, d'entreprises publiques, cadres du premier ministère, du ministère de l'Education et de la Formation, du ministère de l'Emploi et du Travail indépendant, de l'Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de la Technologie, de la Banque Tunisienne de Solidarité, la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises étaient de la partie. C'est dire combien la question est sensible et mérite l'intervention de tous. A l'ouverture des travaux, M. Abdelhakim Bouraoui, Secrétaire Général du gouvernement devait placer les débats dans leur cadre, en commençant par affirmer, en substance, que « la Tunisie a institué un système moderne de gestion des documents et des archives, basé, entre autres sur l'utilisation saine des documents et la sélection de ceux qu'il faut garder. » Le bon classement participe à l'amélioration des services. Nous vivons aujourd'hui au rythme de la Société de l'information. Là, les métiers de la documentation jouent un grand rôle. « Sans des archives bien organisées, la Société de l'information perdra sa mémoire », rappelle le Secrétaire Général du gouvernement. Parallèlement aux métiers classiques, de nouveaux métiers sont apparus, comme analyste Web. Les bibliothèques ne se limitent plus aux documents écrits. Les réseaux contiennent des informations utilisées par le fonctionnaire. Devant ces changements, faire un bilan est devenu nécessaire car le nombre des diplômés est supérieur aux opportunités de recrutement.
Le secteur public, plus grand employeur Le secteur public emploie le plus de diplômés de l'Institut Supérieur de Documentation. Depuis 1999, soixante - dix postes sont créés annuellement. A partir de 2006 ce nombre a grimpé à cent. En plus, du recrutement de 308 spécialistes, un programme supplémentaire prévoit la création de 400 postes de 2006 à 2009, entre autres, dans les administrations régionales. Une enquête a révélé que la fonction de documentaliste est absente dans 20% des entreprises. Dans plusieurs cas, la fonction est assurée par de non spécialistes. L'augmentation du nombre de demandeurs d'emplois se poursuivra au même rythme que les années passées. Il faudra donc, introduire de nouvelles spécialités dans la formation et mettre en relief la valeur de ces métiers. Déjà, un séminaire avait été organisé, en début du mois courant, par le ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, pour traiter de la question du partenariat entre entreprises et université dans l'élaboration des programmes. L'objectif est d'augmenter l'employabilité des diplômés. « Il faut agir pour que le contenu de la formation soit adapté aux exigences de l'emploi », annonce M. Abdelhakim Bouraoui.
Une politique volontariste Pour M. Fethi Haouala, Directeur au ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes, le recrutement des diplômés de la spécialité archivage et documentation se fait dans le cadre de la politique de recrutement des diplômés du Supérieur en général. Les mêmes mécanismes sont utilisés. « En dépit d'une conjoncture internationale défavorable, la question du chômage est cernée de façon progressive et positive », dira - t - il. Durant le 11ème Plan, les diplômés du supérieur seront de l'ordre de 78000 par an, contre 41000 par an durant le 10ème Plan. A titre indicatif, le nombre des diplômés du supérieur n'étaient que de 7000 en 1997. La composition démographique de la société tunisienne et la démocratisation de l'enseignement font, qu'aujourd'hui, toutes les énergies sont consacrées à la création d'emplois. Une politique volontariste est mise en place dans le cadre du Fonds de l'emploi 21 - 21. Des formations complémentaires sont dispensées dans 70 spécialités pour les diplômés de l'Enseignement supérieur. Ces formations, concernent, entre autres, la conception de sites web, les langues....Elles sont fixées en collaboration avec les structures de l'enseignement supérieur.
Créer son entreprise Les entreprises sont, financièrement, encouragées pour le recrutement des diplômés du supérieur. Les associations de développement, les autres associations d'action sociale comme celles s'occupant des handicapés ne supportent que 50% des salaires des diplômés du supérieur. L'initiative de création de son propre emploi est encouragée. Le conférencier rappelle qu'aux Etats - Unis, 90% des diplômés du supérieur veulent créer leurs projets, contre 30% en France. Ce sont les pays qui ont, le plus adhéré à la création d'entreprise qui connaissent le moins de chômage. Un nouveau programme est institué : le stage d'initiation à la création de projets. Il est d'un grand appui pour le travail indépendant. Concernant la spécialité de la documentation et des archives, l'Institut en forme 1466 étudiants. Leur insertion n'est pas facile. La capacité de leur absorption par le privé est limitée. Il faut leur inculquer des compétences supplémentaires, comme l'actualisation et la traduction des sites Web, le traitement numérisé des archives, la numérisation des livres... L'initiative privée reste la meilleure solution. Un programme de soutien des structures publiques est mis en place. Ainsi la sous - traitance des opérations d'archive est - elle instituée. Un cahier de charges et un prototype de contrats sur cinq ans, sont établis. Le programme a commencé avec trois municipalités. Durant la première année, le Fonds 21 - 21 règle 75% du montant annuel du contrat et l'organisme public paye les 25% restants. A la deuxième année, le Fons assure 50%. A la troisième année cette proportion descend à 25%. Et durant les quatrième et cinquième années l'organisme public paie 100% du montant annuel du contrat. Durant cinq ans, l'entreprise aura eu le temps de se mettre sur les rails.