La députée et assesseure chargée de l'information et de la communication à l'assemblée des représentants du peuple, Nesrine Laâmari, a affirmé, dans une déclaration à Business News, ce mardi 28 juillet 2020, que le mouvement Ennahdha est en train d'effectuer des pressions importantes ainsi qu'une guerre psychologique sur les élus progressistes quelques heures avant la séance plénière d'examen du retrait confiance de Rached Ghannouchi. Ennahdha essaye de soudoyer les élus par des nominations et des postes importants outre ses tentatives de faire pression sur eux pour qu'ils ne votent pas pour la motion de censure, a spécifié l'élue. A noter que les députés ont été surpris d'apprendre que le vote sera confidentiel et qu'il se déroulera sans interventions des élus ou débat. Nesrine Laâmari pense que le mouvement va tout faire pour créer du grabuge et annuler la séance.
Le 24 juillet dernier, le président du parlement Rached Ghannouchi avait annoncé sa décision de se soumettre lui-même au renouvellement de confiance pour poursuivre - ou non - ses fonctions à la tête du Parlement, et ce, pour mettre fin à toute la polémique à ce sujet. La date choisie pour la séance plénière est le 30 juillet courant, soit la veille de l'Aïd. Un choix qui n'est pas anodin, Mme Laâmari estimant que l'objectif étant de s'assurer de l'absence du maximum d'élus des régions pour faire échouer la plénière. Le 13 juillet dernier, une motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi a été déposée au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple. Elle a collecté plus de 73 signatures, celles des élus d'Attayar, du mouvement Echaâb, de Tahya Tounes, du bloc de la Réforme, du bloc national et quelques indépendants.
Le parti destourien libre (PDL), présidé par Abir Moussi, appelle au retrait de confiance à Rached Ghannouchi depuis janvier 2020.