C'est aujourd'hui que la plénière consacrée au retrait de confiance à Rached Ghannouchi, actuel Président de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) aura lieu. Une plénière à huis clos, dont les votes seront secrets. Deux jours avant, c'est la guerre des déclarations. La coalition Al Karama, (la fausse copie d'Ennahdha comme souvent appelée à l'ARP), a annoncé le boycott de cette plénière. Seifeddine Makhlouf, balance la nouvelle sur les réseaux sociaux. Il précise que lui et les députés de son bloc, seront absents pour éviter tout risque de trahison. A en croire à quelques sources au sein de l'ARP, quelques membres du bloc Al Karama se sont annoncé, implicitement, favorables au retrait de confiance à Rached Ghannouchi. La réaction de Seifeddine Makhlouf n'a pas tardé à ce propos. Aucun député ne serait présent. Celle de Noureddine Bhiri, chef du bloc nahdhaoui à l'ARP également. Il dénonce sur les réseaux sociaux, les pressions et l'argent sale utilisé par les Emirats Arabes Unis pour convaincre les députés de retirer la confiance à Rached Ghannouchi. Noureddine Bhiri accuse souvent ses opposants. Cette fois-ci, il les accuse d'être corrompus. Hichem Ajbouni riposte. Il appelle le ministère public à réagir et ouvrir une enquête suite aux propos lancés par Bhiri qui qualifie de corrompus tous ceux qui sont pour le retrait de confiance à son leader. Quelques heures après, c'est au tour de Zouheir Maghzaoui de riposter. Le leader du Mouvement du Peuple, explique qu'Ennahdha exerce de la pression sur les députés. Il va plus loin en accusant Ennahdha de corrompre des députés pour qu'ils ôtent leurs signatures de la motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi. Même constat, enfin presque, révélé cette fois par Nesrine Laâmari, députée de Machrou Tounès. Elle accuse Ennahda de pression énorme sur les députés. Comme elle révèle qu'Ennahdha a essayé de soudoyer quelques membres de l'ARP, via des promesses de nomination dans des postes clefs. Le ton monte encore. Cette fois-ci, c'est au tour de trois blocs parlementaires, le bloc démocratique, Tahya Tounès et Mostakbal, en l'occurrence, de réagir. Ces trois blocs dénoncent les pressions exercées par Ennahdha pour influencer les votes. Le double-discours de Qalb Tounès Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), se veut rassurante. Pour elle, il serait facile de rassembler 109 voix pour retirer la confiance à Rached Ghannouchi. Serait-ce possible ? Dans la foulée de cette guerre des déclarations, la voix de Nabil Karoui, chef du Qalb Tounès, semble être perdue. Bien qu'auprès de nombres de ces députés, on affirme que le parti a laissé le choix aux députés de décider. Chacun à sa guise ? Nabil Karoui, ayant passé deux semaines avant par le pôle judiciaire financier, continue ses tractations. Fidèle à lui-même, il ne prend pas position contre Rached Ghannouchi, son allié de circonstance. D'après, quelques députés du bloc démocratique expriment que Nabil Karoui adopte un double discours. Il laisse d'une part la liberté de choix à ses députés et il négocie en même temps avec les deux parties : Ennahdha et les trois blocs signataires de la motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi. Auprès de Qalb Tounès, on affirme que le parti n'a pas tranché. Pour Hichem Ajbouni, il est possible que Samira Chaouachi soit Présidente de l'ARP si Qalb Tounès vote pour le retrait de confiance à Rached Ghannouchi. Une promesse ? Qalb Tounès pourrait rectifier le tir et garantir la Présidence de l'ARP, explique le chef du bloc démocratique. Ce que prévoient les chiffres Une simple lecture de la dernière nouvelle composition de l'ARP, fait apparaître un constat : le nombre des députés votant contre Ghannouchi est de l'ordre de 89 députés. Il manque ainsi 20 voix. D'après les tractations, il est fort possible que le bloc National et le bloc Al Mostakbal votent pour l'éviction de Ghannouchi. Tout compte fait, la motion de retrait de confiance au Président de l'ARP pourrait rassembler 100 voix hors voix de Qalb Tounès. Hichem Ajbouni se veut rassurant en annonçant que malgré les pressions nahdaouies, Rached Ghannouchi pourrait être déchu de son poste actuel à l'ARP. Serait-ce le cas ? Quoi qu'il en soit, la position de Qalb Tounès serait décisive dans ce processus de retrait de confiance au Président de l'ARP. Nabil Karoui, devrait trancher. Z.D.