Le député de la Voix des agriculteurs, Fayçal Tebini, est revenu, vendredi 7 août lors d'une intervention sur les ondes de la radio nationale, sur la chute de la motion de censure contre le président du Parlement Rached Ghannouchi et l'éventuel dépôt d'une deuxième motion à son encontre. Le député a rappelé que de nombreux élus d'Ennahdha n'étaient pas présents à la plénière du vote et n'y avaient pas participé soulignant que Rached Ghannouchi leur avait interdit d'y assister. Selon Fayçal Tebini, Rached Ghannouchi n'avait pas confiance en certains députés. Ceux-ci – conscients de la problématique que pose la présence de leur leader à la tête de l'Assemblée des représentants du peuple – allaient, d'après M. Tebini, voter pour la motion de censure car ils souhaiteraient voir Rached Ghannouchi exclu de la présidence de l'ARP.
Au sujet du déroulement de la plénière – tenue le jeudi 30 juillet -, l'élu de la Voix des agriculteurs a soutenu que ce qu'il s'est passé devrait être enseigné comme un cas d'école de par « les catastrophes » qui avaient eu lieu. « Sur 217 députés, seuls 140 étaient présents. Certains ont déposé des bulletins blancs, d'autres ont troué leurs bulletins pour les annuler… sans parler de la trahison des élus de Qalb Tounes », a-t-il martelé. Sur les 133 députés qui ont participé au vote sur la motion de censure contre Rached Ghannouchi, 97 ont voté pour, 16 ont voté contre et 18 bulletins ont été annulés. Le quorum de 109 voix n'étant pas atteint, la motion n'est pas passée.
Fayçal Tebini a rejeté l'éventualité du dépôt d'une deuxième motion de retrait de confiance contre le président du Parlement. « Rached Ghannouchi a atteint son objectif. Cela dit, il a perdu le jour où il a accepté de présider l'Assemblée. C'était l'erreur de sa vie. Il sait qu'il n'a plus de mérite au Parlement. Il va d'ailleurs démissionner très bientôt et fuir pour sauver ce qu'il lui reste », a-t-il avancé soulignant que le leader d'Ennahdha « gouvernait dans l'ombre et tous étaient ses serviteurs ».