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Qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage
Publié dans Business News le 22 - 09 - 2020

En 2015, un mien ami Ambassadeur dans une capitale européenne fut rappelé après seulement deux années d'activité. Choqué par cette décision qu'il jugeât tout autant incompréhensible qu'inique, il s'inquiéta de connaître les raisons de son rappel. L'Administration lui répondit avec flegme et assurance : « rendement insuffisant ». Mon mien ami tomba des nues. Durant les deux années de sa mission, il organisa une visite présidentielle, des visites de Ministres, des échanges d'hommes d'affaires et fit revivre la commission mixte bilatérale. Excusez du peu, alors que d'autres chefs de poste se cantonnent dans une quasi léthargie cinq années durant et ne subissent aucune réprimande.
Pourquoi ce rappel ? La réponse est simplissime. Lors du partage du gâteau des affectations des chefs de postes diplomatiques, lorsqu'on est à court de places, on rappelle ceux non politiquement ou régionalement soutenus pour libérer un poste. Le règlement de compte fait également partie des critères de rappel.
Finalement, qui veut noyer son chien l'accuse de la rage.
J'avoue que c'est après moultes hésitations que j'ai finalement opté pour l'écriture de ces quelques lignes ; hésitations motivées par le dessein de ménager les susceptibilités grandissantes en cette période difficile et, du fait d'un égotiste sentiment de protection, celui de me garder des agressions démagogiques.

C'est l'affaire Kais Kabtni qui m'a interpelée et assurément affectée, non du fait de la personne concernée – avec laquelle mes relations se limitent à une bienséante cordialité - mais au procédé utilisé.
Sur le plan de la forme, Kais Kabtni a tort. Sans doute sous le coup de la colère et d'une légitime frustration il a répréhensiblement fait fi des principes déontologiques de la profession et commis un crime de lèse-majesté en s'en prenant à la personne du Chef de l'Etat dont, ne l'oublions pas, en tant qu'Ambassadeur, il demeure le représentant.
S'agissant du fond, je m'interdis de le blâmer tant ce qui se passe au ministère des Affaires étrangères est devenu, en particulier, au cours des dernières années, ce que d'aucuns, mal intentionnés, pourraient qualifier de folklorique.

Pour mieux appréhender la situation, il semble d'intérêt de procéder à un retour en arrière pour ce qui concerne la direction de notre représentation permanente auprès des Nations Unies à New York.
Au lendemain de la fin de mission de l'Ambassadeur Khaled Khiari en 2018, alors que son parcours, son profil et son grade lui autorisaient la fonction d'Ambassadeur, représentant Permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, Sami Bouguecha n'a été affecté à New York qu'en tant qu'Ambassadeur adjoint ; Khemaïs Jhinaoui, alors Ministre des Affaires étrangères, ayant laissé vacant pour lui-même le poste d'Ambassadeur comme solution de repli.
Le décès du Chef de l'Etat, feu Béji Caïd Essebsi, est venu bouleverser les plans. Moncef Baati, camarade de promotion de Khemaïs Jhinaoui, mais diplomate chevronné, a été nommé à ce poste poussant Sami Bouguecha, souffrant de ne pas se voir chapeauter par un Ministre mais juste par un collègue rappelé de sa retraite, demanda son rappel en Tunisie auquel l'Administration acquiesça.
Presque à la même période, Kais Kabtni fût affecté à Addis Abeba, en tant qu'Ambassadeur Représentant Permanent de la Tunisie auprès de l'Union Africaine. Suite à ladite bévue de Moncef Baati et son rappel immédiat, la Tunisie étant membre non permanent du Conseil de Sécurité et son siège ne pouvant rester vide, Kais Kabtni, sous le règne du Ministre Noureddine Erray, fût dépêché à New York en tant qu'Ambassadeur.
Son éviction de New York, au bout de seulement quelques mois d'activité, suivie de deux propositions de mutation, d'abord vers Oman (poste occupé par son camarade de promotion Noureddine Erray avant qu'il ne devienne Ministre) puis vers une Capitale européenne, toutes deux refusées, à moins d'éléments graves non divulgués, demeure à mon sens inexplicable. La position affichée par le Ministère des Affaires étrangères, à cet égard, est loin d'être convaincante.
Il faut avouer, ainsi que je l'ai évoqué plus haut, que le Ministère des Affaires étrangères, du fait de multiples facteurs que je m'abstiendrais d'expliciter, est loin d'avoir l'action structurante à même d'en faire l'un des principaux piliers du processus de développement de la Tunisie, et d'avoir une diplomatie à la hauteur de ce que la Tunisie mérite.

En 2016, alors que j'étais porte-parole du Syndicat des diplomates, lors d'un passage à la télévision, Madame Myriam Belkadhi, en fin d'entretien, m'avait invité à adresser un message au Ministre des Affaires Etrangères. J'exhortais le Ministre de l'époque, Taieb Baccouche, à être celui qui oserait faire passer le Département des Affaires Etrangères, du 19ème au 21ème siècle.
Certains des fonctionnaires du Ministère perçurent cet appel comme une boutade, d'autres lui reprochèrent son exagération. Plus nombreux furent ceux qui y souscrivirent.

Cette remarque émise en 2016 est toujours d'actualité aujourd'hui. Quelques exemples significatifs à cet égard :
-Les critères d'évaluation des postes diplomatiques demeurent extrêmement rudimentaires voire simplistes. Ils datent du siècle dernier. Mon devoir de réserve m'interdit d'en révéler les détails.
-Les affectations à l'étranger, pour ce qui concerne les chefs de postes, les diplomates et les autres fonctionnaires, n'obéissent ni à un critère précis, ni à un profilage particulier à même d'augurer une à priori efficience. Tout ou presque est soumis à la discrétion du Ministre qui reste, après le Chef de l'Etat, seul maître à bord ayant toutefois l'avantage d'une meilleure connaissance du terrain. Le mouvement diplomatique 2020 avec nombre de choix controversés n'a pas dérogé à la tradition.
-Les concours internes à la crédibilité parfois douteuse, transformant en diplomates certains fonctionnaires non diplômés éprouvant les pires difficultés à aligner trois phrases.
Le Ministère des Affaires Etrangères a besoin d'une réforme de fond pour construire une diplomatie efficiente et efficace. De très nombreuses voix se sont élevées pour le dire mais force est de constater qu'elles prêchent dans le désert.


*Ancien Ambassadeur


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