L'ancien ministre de la Justice, Sadok Chaâbane, a adressé vendredi 25 septembre 2020, une lettre ouverte au président de la République Kaïs Saïed au sujet de ses discours et l'abus des prérogatives. Critiquant les discours prononcés par Kaïs Saïed, Sadok Chaâbane a avancé qu'il ne reconnait plus son ami défenseur du droit, ni l'étudiant et professeur de droit, ni le chef d'Etat qui veille à l'application de la loi. Le rôle du président, dit l'ancien ministre, c'est d'unir tous les citoyens et non d'humilier les symboles de l'Etat, en rappelant à Kaïs Saïed qu'il est le garant du respect de la Constitution.
Commentant les critiques adressées par le président au chef du gouvernement Hichem Mechichi en ce qui concerne les nominations faites par ce dernier, il estime qu'il s'agit de diffamations proférées à l'encontre du chef du gouvernement et à l'encontre de tous les destouriens. Et d'ajouter : « Il ne faut pas diaboliser l'ancien régime, à chaque époque son régime et tous les régimes politiques sont éphémères ».
La situation actuelle appelle, selon l'universitaire, à l'union nationale dans le but de garantir la stabilité politique et de créer un climat favorable à l'investissement. « Le chef du gouvernement doit prendre une position ferme permettant de réhabiliter les institutions de l'Etat », a-t-il donc conclu.
Rappelons que les services de communication de Carthage ont accompagné la rencontre Mechichi-Saïed qui a eu lieu le 23 septembre par une vidéo dans laquelle le chef de l'Etat sermonne le locataire de la Kasbah à cause de la nomination de ses conseillers, sans donner la parole à Hichem Mechichi.