Le vice-président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), Hichem Elloumi est intervenu mardi 3 novembre 2020 sur les ondes de Shems FM afin d'évoquer les répercussions socioéconomiques de la crise causée par la propagation du Coronavirus en Tunisie. « La crise a entraîné de graves répercussions: plus de 160 mille chômeurs, plusieurs secteurs en difficulté (notamment le tourisme, l'industrie et le transport) et des entreprises au bord de la faillite », a-t-il avancé. M. Elloumi a ajouté que les mesures prises par le gouvernement pour soutenir les entreprises n'étaient pas efficaces, de l'avis des membres de l'Utica, soulignant que la majorité des entreprises n'avaient pas reçu d'aides de financement. Les chèques impayés, le manque de liquidité et le report de paiement des échéances fiscales et sociales sont, selon le vice-président de l'Utica, les principales difficultés confrontées par les entreprises. Hichem Elloumi a déploré que le gouvernement ne tienne pas ses promesses aux entreprises ce qui entraîne la perte d'emplois. Le nombre de chômeurs pourrait atteindre 200 mille personnes après la deuxième vague de la pandémie. La deuxième vague sera plus dangereuse que la première vu l'absence de réelles mesures d'accompagnement et de soutien des entreprises touchées par la crise. Il a pointé l'absence des mesures de soutien aux entreprises au niveau de la loi de finances 2020. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)-Tunisie estime, de son côté, une hausse du taux de chômage de 21,6% contre 15% au premier trimestre 2020, soit près de 274.500 nouveaux chômeurs sur l'année 2020. Les chiffres publiés par l'INS confortent cette tendance, puisque le taux de chômage a augmenté sensiblement au deuxième trimestre pour atteindre 18%.
« Il nous faut une volonté politique pour sauver le tissu économique qui contribue à la relance de l'économie tunisienne », a lancé Hichem Elloumi. Au lieu d'aider les entreprises en difficulté, la loi de finances vient ajouter de nouvelles contraintes fiscales à savoir la hausse de l'impôt sur l'exportation de 10% à 18 %au cours de l'année 2021, indique M. Elloumi qualifiant cette mesure de « illogique ». La non-augmentation des impôts, la baisse des taxes sur les matières premières, l'intégration du secteur informel au sein du cycle économique et l'investissement dans le domaine des énergies renouvelables, sont, entre autres, les principales recommandations de l'Utica selon son vice-président.