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Ce que va léguer Fakhfakh à Mechichi
Publié dans Business News le 05 - 08 - 2020

Respectant la coutume instaurée depuis la révolution et comme son prédécesseur, le chef du gouvernement chargé des affaires courantes Elyes Fakhfakh léguera à son successeur Hichem Mechichi, ministre de l'Intérieur qui a été désigné par le président de la République Kaïs Saïed pour former le nouveau gouvernement, un lourd héritage avec une situation économique, sociale et sanitaire précaire et risquant d'exploser à tout moment. Focus.

Elyes Fakhfakh ne dérogera pas à la règle et va laisser au prochain chef de gouvernement un tas de problématiques sociales, budgétaires et financières mais aussi sanitaires, covid-19 oblige !

Une situation économique délicate
La pandémie a laissé des séquelles profondes dans le monde entier, et la Tunisie même si elle a été relativement épargnée, a une situation financière qui n'est pas à envier.
Au menu, une baisse conséquente des ressources fiscales accouplée à une hausse conséquente des dépenses. En comparaison avec un an auparavant et tenant compte des six premiers mois de 2020, les recettes fiscales ont baissé de 12% et ceci comme suit : -1,2% pour les impôts sur les personnes physiques, -30% pour les impôts sur les personnes morales, -15,6% pour la TVA, -8,3% pour les droits de consommation. Les dépenses de l'Etat ont augmenté (aides sociales, chômage technique, stock stratégique de 350 millions de dinars pour des recettes fiscales en baisse outre un budget supplémentaire de 300 millions de dinars pour le soutien des PME, etc.). Le manque à gagner en termes de recette fiscale est de plus de 5 milliards de dinars. Le ministère a préparé des mesures supplémentaires qui permettront d'atténuer l'impact entre 800 millions de dinars et 1,1 milliard de dinars, mais ça va dépendre du gouvernement et de l'accélération de l'examen et l'adoption d'un projet de loi déposé il y a une dizaine de jours. Ainsi, les besoins supplémentaires sont chiffrés à au moins 3,9 milliards de dinars.
L'actuel gouvernement prévoit donc que le déficit budgétaire va augmenter et dépasser les 7% du PIB. L'endettement va atteindre les 85% du PIB dont 61% du PIB d'endettement extérieur.
En outre et suite à des études réalisées, le gouvernement table sur une contraction de la croissance de 6,5% (la cinquième fois après l'indépendance où on enregistre une croissance négative et deuxième après révolution). Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)-Tunisie estime une hausse du taux chômage de 21,6% contre 15% actuellement, soit près de 274.500 nouveaux chômeurs sur l'année 2020.
Plusieurs secteurs sont plus que sinistrés notamment le tourisme (notre reportage à Djerba est très parlant) et le secteur des industries mécaniques et électriques avec à leur tête celles des composants automobiles et électriques. Premier exportateur, ce dernier est en baisse nette de régime et une étude de EY estime que les pertes uniquement dans le secteur des composants automobiles peuvent atteindre 17.537 emplois d'ici la fin de l'année 2020.

Une situation sociale explosive
Côté social, la situation n'est pas meilleure. Le confinement a laissé des traces et plusieurs foyers tunisiens ont été touchés.
En outre, le prochain chef du gouvernement aura à gérer plusieurs dossiers sensibles et à leur tête les négociations sociales. Car pandémie ou pas, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) ne compte pas laisser tomber les négociations pour les augmentations salariales et la troisième tranche de la hausse des salaires dans la fonction publique prévue pour ce mois d'août.
Au menu également, plusieurs sit-in qui entravent les services vitaux de l'Etat et la production de plusieurs secteurs stratégiques en particulier ceux de Gafsa et ceux du Kamour. La veille de Aïd El Idha, le ministre de l'Energie, des Mines, et de la Transition énergétique Mongi Marzouk a lancé une alerte. Mais l'intérêt national ne passera pas avant l'intérêt des protestataires, ou du moins c'est ce qu'ils ont fait savoir. La coordination du sit-in d'El Kamour a ainsi exprimé son refus d'obtempérer et affirmè qu'elle ne va pas rouvrir les pompes. La situation n'est pas meilleure à Gafsa : après avoir annoncé un accord la veille, ce matin l'Union régionale de travail a démenti et des sources sur place ont affirmé à Business News que les sit-in se poursuivent, que les blocages continuent et que rien n'a été résolu.
M. Mechichi aura aussi à gérer les conséquences de la loi adoptée sur dispositions exceptionnelles pour le recrutement dans le secteur public, le petit cadeau empoisonné offert par les députés au prochain chef de gouvernement. Alors qu'on recence un sureffectif au sein de la fonction publique, le gouvernement prochain devra trouver les ressources nécessaires pour engager les chômeurs de plus de dix ans.

Une situation sanitaire précaire
Malheureusement et contrairement aux autres gouvernements, Hichem Mechichi héritera d'un fardeau en plus : une pandémie et une situation épidémiologique délicate, dont la gestion sera décisive économiquement et socialement.
Ce matin même, le ministre de la Santé par intérim Habib Kchaou évoquait la situation dans le monde, la deuxième vague qui se profile et le fait que la Tunisie n'a guère de choix que de coexister avec la pandémie. Ainsi, les Tunisiens devront se protéger eux-mêmes en appliquant les consignes sanitaires car notre économie ne supportera pas un nouveau confinement.
Mais, le prochain chef de gouvernement devra se préparer à toutes les éventualités avec des stocks stratégiques.
La vigilance devra être au maximum. Ces derniers temps trois clusters (huit cas à Sousse, 26 à aéroport de Tunis-Carthage et huit à Kairouan) ont été découverts. D'où la nécessité d'ajuster la stratégie et les décisions de l'Etat comme les dernières mesures en date à savoir l'interdiction de l'accès à l'aéroport aux non voyageurs, à quelques exceptions près (accompagnement de personnes âgées) et le port obligatoire des masques sous peine de sanctions.

La situation de la Tunisie était déjà difficile avant la crise covid-19. La pandémie est un véritable tsunami qui a tout ravagé. Le prochain gouvernement devra jongler avec des équilibres fragiles et une situation explosive. Pour sortir le pays de cette léthargie, il n'aura pas le choix et devra entreprendre des réformes douloureuses mais nécessaires. A cet effet, il devra prendre son courage à deux mains et faire ce qui s'impose pour sauver notre chère Tunisie.

Imen NOUIRA


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