Jalila Ben Khelil, membre du comité scientifique de lutte contre le Covid-19, a affirmé, lors de son intervention ce lundi 11 janvier 2021, sur la Radio nationale, que la Tunisie a atteint le stade de transmission communautaire et que la situation est très grave. « Aujourd'hui les malades ne savent pas par qui ils ont été contaminés et le risque est donc partout. Nous ne savons pas si nous avons atteint un pic puisque on ne le sait que lorsqu'il a déjà été dépassé et pour le dépasser il faudra que les citoyens prennent conscience qu'il est nécessaire et primordial de se conformer aux mesures, rien qu'en portant les masques ! Cela va réduire de manière significative les contagions et quand le vaccin arrivera il n'en sera que plus efficace sur la propagation de l'épidémie. Si une personne présente le moindre symptôme, il faut impérativement consulter et être suivi, à l'heure actuelle tout symptôme de maladie hivernale est dans la plupart des cas un signe d'infection au Covid-19 et la chose est donc à prendre très au sérieux » a indiqué Mme Ben Khelil.
Elle a précisé que le vaccin n'est pas une solution miracle pour endiguer l'épidémie dans un tel stade. « Dans le contexte actuel de relâchement, nous aurons quand même du mal à contenir les contagions et puis on ne pourra pas vacciner tout le monde et surtout il ne faut pas oublier que nous n'avons pas le recul nécessaire pour connaitre les effets à long terme de ce vaccin. Il faut absolument commencer par réduire les contagions et j'en appelle au sens des responsabilités des Tunisiens pour qu'ils prennent conscience du danger et respectent les gestes barrière, rien que cela » a poursuivi Jalila Ben Khelil.
Sur la question du manque de lits d'oxygène et de lits de réanimation, elle a souligné qu'à l'hôpital Abderrahmen Mami et à l'hôpital temporaire d'El Menzah, le taux d'occupation des lits susmentionnés n'a pas atteint son maximum mais qu'il est à craindre que cela change si la situation continue de s'aggraver de la sorte.