Les défis et priorités économiques ont été l'objet de l'intervention de l'économiste et PDG de Cap Bank, Habib Karaouli, qui a participé à la réflexion au niveau économique pour le dialogue national à venir. Au micro de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express Fm, M. Karaouli a ainsi indiqué que la situation exigeait, vu la crise du Covid-19, une réflexion autour de son impact qui a aggravé la fragilité sociale et économique « L'idée était de réfléchir à ce qu'il fallait faire, tout en ayant une neutralité politique », a-t-il précisé. A cet effet, il fallait avoir certaines bases, a-t-il expliqué, notamment faire une évaluation rapide de la situation, pour déterminer les vrais indicateurs du pays et activer certaines lois qui existent mais qui ne sont pas appliquées. Par exemple, jusqu'à cette heure, les textes applicatifs de la Loi économique et sociale ainsi que ceux de la loi du crowdfunding n'ont pas été publiés. « Ce n'est pas normal en cette période que ces textes applicatifs ne soient pas publiés ! Alors qu'on a besoin de tous les mécanismes et de mobiliser toutes les ressources pour booster l'investissement », a-t-il martelé.
Autre point, M. Karaouli estime qu'il faut revoir les grandes orientations pour s'aligner aux tendances mondiales en ce qui concerne l'économie du 21ème siècle : une économie sociale, écologique, basée sur les RSE, etc. Autre sujet épineux, les entreprises publiques, leur évaluation, leur restructuration et la prise de décision quant à leur devenir, selon leurs états. En outre, il pense qu'il faut se mettre d'accord sur un minimum pour permettre à ce gouvernement de travailler.
En réponse à une interrogation de l'animateur, Habib Karaouli a estimé que le dialogue national prenait une mauvaise tournure, estimant que la direction politique n'est pas de nature à permettre de travailler avec la latitude nécessaire. Cependant, il pense qu'il est possible de se remettre sur les rails. Et de noter qu'un dialogue doit permettre à tous d'exprimer leurs points de vue.
Pour Habib Karaouli, l'économie ne pourra se remettre réellement qu'après la vaccination. Il a appelé ainsi à accélérer l'acquisition et la mise en place d'un programme de vaccination. « Je n'ai pas compris les raisons de l'arrivée du vaccin au deuxième trimestre de 2021. Il faut acheter rapidement le vaccin et entamer la vaccination », a-t-il soutenu. Et d'ajouter que l'inconscience fait qu'une vaccination massive représente la solution.