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Décryptage complet de la lettre de Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 16 - 02 - 2021

Le courrier envoyé par Kaïs Saïed hier lundi 15 février au chef du gouvernement Hichem Mechichia fait couler beaucoup d'encre. Sur la forme d'abord. On voit le président de la République utiliser une sorte de papyrus, une plume d'oie et un encrier. A l'ère de l'internet, cela fait tâche. Comme si cela ne suffisait pas, on voyait ensuite le président de la République convoquer son directeur de protocole pour lui remettre le courrier enroulé en exigeant qu'il le remette au coursier pour que celui-ci le remette à son tour au destinataire contre décharge. Cela frise le ridicule ? On n'en est plus là, avec Kaïs Saïed, on commence à s'habituer.
La lettre est doublement datée avec le calendrier de l'hégire (qu'on n'utilise pas en Tunisie) et le calendrier ordinaire. Dans le calendrier de l'hégire, Kaïs Saïed ne se suffit pas d'indiquer le mois actuel de Rajab comme de coutume, mais il lui fait ajouter le mot « assam » (sourd). Cela renvoie à l'époque préislamique de la Jahilyacomme pour signifier qu'il ne veut pas de guerre avec Hichem Mechichi.
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Le président de la République commence par rappeler au chef du gouvernement que ce dernier connait déjà sa position grâce à ce qu'il lui a dit directement ou par médias interposés.
Concernant les noms des ministres suspects proposés, Kaïs Saïed indique avoir donné les noms de ces personnes directement au chef du gouvernement et ce sur la base des rapports de l'Instance nationale de lutte contre la corruption.
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Quant aux faits qu'on leur reproche, le président dit au chef du gouvernement qu'il ne peut pas ne pas les connaitre et qu'il ne peut pas ne pas connaitre ceux qui sont derrière. « Vous avez les détails des détails autour du sujet », a sommé le président. Etrangement, le chef du gouvernement a nié être au courant de ces noms et de ce qu'on leur reproche et a déclaré que le président de la République s'est refusé de les lui donner. Qui dit vrai et qui dit faux ?
Le président de la République répond ensuite aux différentes parties qui le critiquent et déclare : « Nos maux sont nombreux et aigus. On cherche à nous faire croire que nous sommes dans une transition qualifiée de démocratique. Réellement, c'est l'apparence seulement qui est démocratique car au fond nous avons transité du parti unique au régime d'un groupement corrompu unique ». Force pourtant de rappeler que c'est cette même transition démocratique qui a fait que le président de la République soit élu à son poste. Le fait de douter de l'authenticité de la transition démocratique dénote d'une schizophrénie présidentielle certaine.

Le président de la République aborde par la suite des éléments factuels liés au remaniement ministériel.
Il rappelle que le remaniement n'est pas la constitution d'un nouveau gouvernement et n'entre pas sous l'article 89 de la Constitution. De là, le président de la République n'est pas tenu par un délai précis. Faut-il rappeler au président qu'il y a quand même des délais raisonnables à respecter dans toute entreprise et qu'on est là à trois semaines de la constitution de ce gouvernement qui n'a toujours pas prêté serment ?
Le président rappelle ensuite l'article 92 de la Constitution qui exige la discussion dans un conseil ministériel lors de toute création d'un nouveau département ministériel. Ce conseil doit se dérouler avant et non après l'annonce du remaniement, précise à raison le président de la République.
Il reproche, sur ce registre, le fait qu'il n'ait pas été informé préalablement sous-entendant qu'il aurait aimé présider ce conseil.
Le président de la République évoque ensuite le passage devant le Parlement et rappelle que l'article 144 du règlement interne de l'ARP n'engage que ceux qui l'ont écrit. De ce fait, le chef du gouvernement n'avait pas à obtenir le vote de confiance du Parlement. « Les règlements internes sont des règlements internes dans tous les Parlements du monde et ne sont pas des lois de la République », a rappelé le président de la République. Il omet cependant que la pratique, depuis 2015, a fait que chaque remaniement passe devant le Parlement. C'est également une bonne pratique démocratique que d'obtenir la confiance des représentants du peuple, même si aucune loi n'oblige le chef du gouvernement à passer par le parlement pour valider son équipe.
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Le président de la République reproche ensuite au chef du gouvernement d'ignorer l'article 46 de la Constitution qui dispose de l'égalité des chances entre l'homme et la femme dans les différents postes de responsabilitéet dans tous les domaines. Etrangement, ce président qui parle de l'égalité est le même qui a dit, il y a quelque temps, que la femme n'a pas à recevoir le même héritage que l'homme. Sur ce registre, il a évoqué à l'époque la chariâa et a oublié le fameux article 46 qu'il ressort aujourd'hui pour marquer des points au chef du gouvernement.
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Le cinquième point évoqué par le président est relatif au poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Jeunesse, du sport et de l'intégration professionnelle. « Comme vous avez choisi et avez insisté d'aborder cette voie, vous auriez dû proposer la candidature de la secrétaire d'Etat (devenue ministre par intérim NDLR) dont la dénomination a changé après la création d'un ministère de la Formation professionnelle ». Sur ce registre, aussi, le chef de l'Etat marque un point.
Dans le sixième point, le président de la République admet que c'est au chef du gouvernement de choisir ses ministres, à l'exception des Affaires étrangères et de la Défense, mais, rappelle-t-il, plusieurs parmi ces ministres n'ont même pas pu choisir leur chef de cabinet. « Comment alors avez-vous pu évaluer leur rendement alors qu'on a mis devant eux des obstacles pour qu'ils ne réussissent pas leur mission ? ». Ici, le chef de l'Etat évoque les ministres qu'il a lui-même choisis et qui ont été limogés dans le remaniement proposé par Hichem Mechichi.
Kaïs Saïed rejette, dans le septième point, l'accusation selon laquelle le fait de ne pas avoir organisé la cérémonie de prestation de serment participe à bloquer l'appareil de l'Etat. « Les institutions de l'Etat fonctionnent et si certaines d'entre elles ne fonctionnent pas normalement, c'est à cause des tentatives désespérées et répétées de les utiliser pour servir des parties bien déterminées. Ceci en plus d'insister à adopter les mêmes politiques qui ont poussé à l'explosion révolutionnaire de décembre 2010 », a indiqué le président de la République.
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Le président de la République conclut sa lettre en faisant le parallèle entre la prestation de serment et le jour du Jugement dernier, en citant des sourates coraniques et en précisant qu'il ne commettra jamais de parjure.

R.B.H



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