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Jeunesse tunisienne : la répression s'intensifie
Publié dans Business News le 04 - 03 - 2021


Il ne fait pas bon être jeune en Tunisie.
Rania Amdouni, militante féministe et jeune activiste queer de 26 ans, l'un des rares visages tunisiens de la lutte pour les droits LGBTQ, a été condamnée aujourd'hui jeudi 4 mars 2021 à six mois de prison ferme. Accusée du fameux outrage à agent – une accusation fourre-tout – elle est aussi accusée d'atteinte à la morale publique. En réalité, Rania a été arrêtée après s'être rendue au poste de police porter plainte suite à une campagne de dénigrement la visant à cause de son militantisme en faveur des droits LGBTQ. De victime de harcèlement, Rania est devenue coupable et la plainte s'est transformée en accusation.

A l'image de cette jeunesse qui n'aspire qu'à vivre à pleins poumons dans son propre pays, Rania représentait une minorité dont elle voulait être le porte-drapeau. Alors qu'elle voyait la vie en mode arc-en-ciel, on a voulu éteindre ses couleurs aujourd'hui en la condamnant à l'ombre et au silence.
L'ancien secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Abdelkaddous Saadaoui, s'est dit, lui, « honteux d'avoir un jour servi cet Etat », réagissant à la condamnation de Rania Amdouni.

Mais Rania n'est pas la seule.

Les jeunes Tunisiens sont en colère aujourd'hui après le décès tragique d'un jeune homme dans la ville de Sfax. Arrêté hier soir avec son frère pour infraction aux dispositions du couvre-feu, il a été conduit au poste de police à cause, encore une fois, d'une plainte pour outrage à fonctionnaire public. La porte ouverte à toutes les dérives.
Diabétique et insulino-dépendant, Abdessalem est mort en route vers l'hôpital pour ne pas avoir reçu sa dose d'insuline.
La mère de Abdessalem a indiqué, dans un témoignage rapporté par la ligue des droits de l'Homme, que son fils Wael, arrêté avec son frère, avait beau hurler et crier réclamant le traitement d'insuline pour son frère souffrant, il n'a obtenu aucune réponse. Il avait même été insulté par les agents du poste de police.

Un état de fait qui resserre encore plus l'étau sur une jeunesse qui suffoque et dont les raisons d'aimer leur pays, de s'y identifier et de ne pas avoir envie de le quitter, se font de plus en plus rares.
« Lorsque nos jeunes haïssent leur pays, quel espoir reste-t-il ? » a écrit l'ancien conseiller à Carthage Adnen Mansar. « Il n'a jamais été question de pauvreté, ni de choses matérielles. Il s'agit tout simplement d'une affaire de mental. Lorsqu'une jeune fille qui va porter plainte pour harcèlement se retrouve accusée d'outrage à agent et d'atteinte à la morale et condamnée à six mois de prison, ceci n'a aucun rapport avec la pauvreté ou l'emploi. Lorsqu'un jeune homme insulino-dépendant est arrêté pour avoir violé le couvre-feu et décède en détention car privé de traitement, ceci n'a également aucun lien avec le budget ou le FMI. Personne ne rendra des comptes car la Tunisie est devenue un Etat injuste », a écrit l'ancien dirigeant politique.


Les cas de Rania et de Abdessalem ne sont en effet loin d'être des faits rares ou isolés. La répression contre les jeunes est si courante que les faits s'accumulent et tomberaient presque dans l'oubli, tellement ils s'enchainent à une vitesse folle.

La condamnation absurde de trois jeunes Keffois à la peine surréaliste de 30 ans de prison ne fait presque plus parler. Elle date pourtant d'un mois. Il y a seulement un mois, le 2 février dernier, trois jeunes Tunisiens ont été condamnés par le Tribunal du Kef à 30 ans de prison pour consommation et détention de cannabis dans un lieu public. Le pays est en émoi. Mais pas assez pour que les choses changent. Deux semaines plus tard, un autre jeune, Taher, est condamné à 17 ans de prison pour consommation de cannabis.

En janvier 2021, des manifestations, organisées en majorité par des jeunes, ont subi la répression et la violence policières. Sortis manifester contre le chômage, le manque d'avenir, la répression policière, la crise sociale…ont été accueillis par des jets de gaz lacrymogène et des arrestations à la pelle.

Deux mois plus tôt, Badreddine Aloui, jeune médecin résident en chirurgie à l'hôpital de Jendouba, trouve la mort dans une chute d'ascenseur. Un drame qui survient alors que les jeunes médecins n'ont pas arrêté, depuis des années, de dénoncer le délabrement des hôpitaux publics, devenus un danger pour les citoyens et pour le personnel soignant. Une situation qui fait que de très nombreux jeunes médecins décident chaque année de quitter la Tunisie pour tracer leur route sous de meilleurs cieux…à côté d'autres jeunes diplômés qui choisissent de faire carrière à l'étranger et d'abandonner un pays qui n'a pas su leur donner leur chance.

Les répressions, les injustices et les drames se suivent mais ne se ressemblent pas. Ils font que cette même jeunesse qui avait eu un jour foi en un avenir meilleur et foi en son pays, perd chaque jour un peu plus espoir. Personne ne pourra leur en vouloir…


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