Nous sommes en 2021 et la scène politique tunisienne est en train de revivre ce qu'elle a vécu sous le régime de Ben Ali. Un régime qui ne sait que faire face à ses opposants et envoie ses milices pour les combattre. Sous Ben Ali, on avait la police politique et des sbires pour violenter l'opposition et quelques médias pour les injurier et les insulter. Sous ce régime, on a les députés d'Al Karama qui font le deux en un : ils s'attaquent aux opposants et les injurient. C'est ce que l'on peut conclure après avoir vu la vidéo pleine d'injures diffusée dans la soirée du mardi 9 au mercredi 10 mars 2021 à trois heures du matin. Seïf Eddine Makhlouf, auteur de cette vidéo, y injurie Abir Moussi en la traitant, à plusieurs reprises, de singe, de sale, de corrompue et de garce. Il admet volontiers remplacer la police pour mettre fin au sit-in organisé par Abir Moussi devant le siège de l'Union des Oulémas Musulmans à l'Avenue Kheireddine Pacha à Tunis. Il admet volontiers qu'il était prêt à en venir aux mains. Bon à rappeler, la vidéo est filmée à trois heures du matin alors que le pays est sous le couvre-feu à partir de 22 heures. Sauf que voilà, Seïf Eddine Makhlouf n'a que faire des lois de ce pays. Il les viole allègrement en toute impunité. Il vole le fisc allègrement et n'en a que cure des redressements qu'il peut avoir. Il bénéficie de l'immunité parlementaire et il en use jusqu'à la lie. Pour ce qui s'est passé dans la soirée du mardi au mercredi, Seïf Eddine Makhlouf a dit vouloir se substituer à la police pour faire lever de force le sit-in de Abir Moussi. Il accepte volontiers d'être le gros bras du régime islamiste après avoir été le défenseur des suspectés de terrorisme.
Sous Ben Ali, on avait des sbires pour attaquer l'opposition en toute impunité. Sous le régime islamiste, on a encore des sbires pour attaquer l'opposition, toujours en toute impunité. Sous Ben Ali, on violait volontiers les lois pour plaire au régime. Idem sous ce régime des islamistes. Sous Ben Ali, on injuriait et on insultait les opposants en face et dans les médias. Sous ce régime, on fait pareil sauf que les injures ont pris place sur les réseaux sociaux. Le régime de Ben Ali a disparu et ses sbires se sont couchés frappés de honte à jamais. Ce régime aussi disparaitra et Seïf Eddine Makhlouf finira par se coucher, car c'est la suite naturelle de tout sbire. Ça a toujours été comme ça partout dans le monde. Il suffit de lire l'Histoire.