Le député Ennahdha, Samir Dilou, est revenu, lors de son intervention ce lundi 29 mars 2021, dans la matinale de Shems FM, sur les révélations parues dans les mémoires de l'ancien président de la République et ancien président de l'ARP, Mohamed Ennaceur. Samir Dilou a confié qu'il n'a lu que les quatre pages qui relatent ce qui s'est passé le 27 juin 2019, le jour où feu Béji Caïd Essebi a été hospitalisé une première fois.
« Je suis témoin et je connais très bien les trois intervenants principaux avec qui j'ai des relations très cordiales. Je suis vraiment attristé par ce qui s'est dit, Mohamed Ennaceur a fini par préciser que ce ne sont que des hypothèses, des hypothèses qu'il aurait pu raconter à ses amis s'il le voulait, mais les écrire dans ses mémoires et lancer une polémique sur un sujet aussi grave… Nous étions armés de la constitution dit-il, oui avec quoi voulez-vous que s'arment les députés et puis parler de coup d'Etat, l'ARP ne fait pas de coups d'Etat, cela n'a aucun sens ! Et puis c'est Abdelfattah Mourou qui lui a demandé de revenir à l'Assemblée. Je connais bien Abdelkarim Zbidi, vous pensez vraiment que s'il était au courant d'une tentative de coup d'Etat il serait resté silencieux… et puis franchement qu'aurait eu Abdelfattah Mourou à y gagner ? Se sacrifier, sacrifier son honneur et sa crédibilité pour placer Youssef Chahed, ça en aurait valu la peine ? » a-t-il poursuivi.
Sur l'affaire de la fortune de Rached Ghannouchi et la controverse suscitée par l'article d'Al Anwar où on parle de plus de deux milliards de dinars et même de trafic d'armes, Samir Dilou n'a pas été très prolixe soulignant que l'affaire est entre les mains de la justice et que les parties qui ont lancé ces allégations, « sans aucune source fiable », seront sans doute condamnées.
« La transparence sur les financements des partis est l'affaire d'institutions l'Etat et non des plateaux. Dans chaque parti il y a des gens riches et des gens pauvres et ni l'un ni l'autre est une tare. Si on peut prouver que l'argent est mal acquis alors on peut alerter la justice, sinon si on n'est pas sûrs et qu'on fait courir comme ça des rumeurs on s'expose à des poursuites voilà » a-t-il ajouté.
Samir Dilou s'est enfin dit pessimiste concernant la plénière d'élection des membres de la cour constitutionnelle prévue le 8 avril prochain. « Des blocs ont émis des réserves contre certains noms proposés, ce n'est pas du tout garanti pour le 8 avril, et puis il vaut mieux qu'il n'y ait pas de cour constitutionnelle plutôt qu'une cour controversée » a-t-il conclu.
M.B.Z
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